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La nouvelle tarification de l’électricité, une priorité pour Paul Furlan

Le Vif

Le nouveau ministre wallon de l’Énergie Paul Furlan a annoncé lundi sur La Première (RTBF) qu’il ferait de la simplification de la tarification progressive de l’électricité son chantier prioritaire de la rentrée politique.

« Ma volonté est de garder le principe mais de le simplifier pour qu’il soit applicable », a affirmé le ministre socialiste.

Il rencontrera dès la semaine prochaine les opérateurs, pour venir « très vite » sur la table du gouvernement et du parlement avec un nouveau système.

La tarification progressive de l’électricité devait inverser à partir du 1er janvier prochain le principe actuel faisant bénéficier les plus gros consommateurs d’un tarif dégressif.

Sa mise en oeuvre avait été jugée impraticable par les opérateurs et le régulateur wallon (CWaPE), après que le projet d’arrêté initial du précédent ministre Jean-Marc Nollet (Ecolo) eut été considérablement compliqué afin de prendre en compte les sensibilités des trois partenaires de l’Olivier (PS, Ecolo, cdH), reflétées dans son appellation: tarification « progressive, solidaire et familiale » (TPSF).

« Avec Ecolo, il y a eu un divorce entre le citoyen et l’énergie renouvelable », a jugé Paul Furlan, qui assure avoir attiré l’attention à plusieurs reprises sur cette impossible mise en oeuvre de la TPSF.

Quant aux objectifs wallons de production d’énergie renouvelable, « trop ambitieux et dogmatiques » selon M. Furlan, ils devront refléter un juste équilibre entre les coûts et les droits du citoyen et ceux des pouvoirs publics. Il compte donc les revoir à la baisse pour les aligner sur les objectifs européens.

Pas de stop éolien toutefois: « il ne serait pas raisonnable de dire que demain, on ne produira pas d’énergie renouvelable ».

Concernant le soutien à l’installation de panneaux photovoltaïques, le ministre juge que le système Qualiwatt mis en place par précédent gouvernement laisse une rentabilité raisonnable, mais n’exclut pas des modifications « à la marge », après consultation du secteur.

Celui qui est aussi devenu le nouveau ministre wallon du Logement compte préserver le bonus logement des contrats déjà signés, comme le prévoit la Déclaration de politique régionale (DPR). « Ce n’est pas comme dans le photovoltaïque: on ne touche pas aux droits acquis », a-t-il lancé.

Le bonus logement, avantage fiscal sur certains emprunts hypothécaires hérité du fédéral via la 6e réforme de l’État, coûte un peu plus de 540 millions au budget wallon pour près de 24.000 ménages concernés aujourd’hui, selon Paul Furlan.

Dès lors, dans une Région wallonne confrontée aux difficultés budgétaires, pour les contrats futurs, « on orientera à la marge le système pour permettre l’accès à la propriété là où c’est le plus nécessaire », c’est-à-dire au bénéfice « des plus fragilisés et des jeunes ménages ». « Mais pour certaines tranches de revenus, il y a un effet d’aubaine difficilement contestable », estime le ministre, sous-entendant que ces tranches n’en bénéficieront plus.

Dans ses compétences de Pouvoirs locaux, Paul Furlan prédit des débats agités au parlement concernant la possibilité offerte dans la DPR aux communes et CPAS de fusionner sur base volontaire. Il estime que les communes plus rurales seront davantage tentées de le faire que les grandes communes, en cette période de « vaches maigres ».

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