La gare des bus trouvera bientôt place sur le toit de celle des trains. © DR

La mobilité à Namur, entre innovation et multimodalité

Le Vif

La mobilité : un des atouts qui changeront le visage de Namur. En plus de reconnecter différents lieux de la ville et de favoriser les déplacements multimodaux, plusieurs projets ne passeront pas inaperçus.

Avec les nombreux travaux en cours, il n’est pas aisé de se déplacer dans Namur. Mais c’est le prix à payer pour une meilleure mobilité au sein de la capitale wallonne. La Ville s’est lancée dans une série de projets et chantiers qui vont non seulement avoir un impact sur sa circulation, mais aussi sur son look. L’un des chantiers les plus emblématiques ? La gare multimodale. Longtemps implantée sous le parking Léopold, la gare des bus sera à l’avenir basée… sur le toit de la gare ferroviaire. Les véhicules accéderont par une rampe à une plate-forme où sera construit un bâtiment en verre abritant différents services liés aux transports en commun. Objectif : garantir aux usagers un lieu plus agréable, mais aussi accueillir davantage de bus sans engorger les rues avoisinantes.

Cette nouvelle gare ira de pair avec l’achèvement de la station ferroviaire et le réaménagement de la circulation tout autour du site. Ces dernières années, ce sont en effet plus de 22 000 véhicules qui transitent chaque jour par le quartier de la gare, encombrant celui-ci et compliquant l’accès des piétons aux transports en commun. A l’avenir, il est prévu que les véhicules qui ne doivent pas se rendre dans le centre-ville ne passent plus devant la gare, mais par des voiries plus adaptées, comme le tunnel situé sous les bâtiments du Service public de Wallonie.

Les accès à la gare seront également revus, avec comme priorité une meilleure mobilité pour les piétons et cyclistes.  » Depuis dix ans déjà, nous menons une politique pour mieux partager l’espace public « , signale Patricia Grandchamps (Ecolo), échevine de la mobilité.  » Il n’est pas possible de bannir complètement la voiture, et ce n’est d’ailleurs pas notre ambition, mais nous voulons donner envie aux citoyens de se déplacer autrement en leur proposant des solutions efficaces et variées.  » Dans le futur, les usagers pourront aussi se partager des vélos électriques et profiter de davantage de stations pour les voitures.  » Dans les prochaines années, il faudra également investir pour améliorer les espaces de circulation réservés aux cyclistes « , estime Patricia Grandchamps.

Bus plutôt que métro et tram

LaVille n’est toutefois pas la seule à avoir la main sur sa mobilité. Namur entretient de bonnes relations avec la plupart de ses partenaires, comme en témoigne le projet Nam’In Move orchestré avec les TEC pour améliorer l’offre de transports en commun.  » Le centre ne compte pas assez d’habitants pour qu’on envisage d’y implanter un métro ou un tram dans les trente prochaines années. Par contre, le réseau de bus sera revu pour plus de cohérence et d’efficacité, souligne Patricia Grandchamps.

Le TEC et la ville ont choisi de travailler en concertation avec les citoyens via un processus participatif. Certains ont ainsi pu donner leur avis sur des scénarios envisagés pour le futur, et des solutions adaptées en ont émergé. Parmi les projets à venir, citons l’implantation d’un réseau structurant avec des BHNS, bus à haut niveau de services. Plusieurs parking relais seront implantés aux entrées de la ville à Bouge, Belgrade et Erpent et serviront de point de départ à des navettes vers le centre de Namur. Aux heures de pointe, celles-ci circuleront toutes les sept minutes. La mise en service de ces bus sera assortie de l’implantation de bandes de circulation dynamiques pour augmenter la rapidité de la navette et la rendre plus attrayante aux yeux des usagers.

Le projet Nam’In Move compte également d’autres aspects, comme le remplacement des bus namurois par des modèles hybrides.  » Namur a été l’une des premières villes équipées de ce type de véhicules et nous en comptons actuellement une dizaine. A court terme, l’hybride représentera 80 % des bus qui circulent dans nos rues « , précise l’échevine de la mobilité.

A court terme, 80 % des bus namurois seront des modèles hybrides.
A court terme, 80 % des bus namurois seront des modèles hybrides.© DR

Système intelligent

Namur mise aussi sur des solutions plus originales comme l’implantation d’un téléphérique reliant la place Maurice Servais à l’Esplanade de la Citadelle. Une telle liaison existait déjà depuis 1957, mais elle a été arrêtée il y a vingt ans pour des raisons de sécurité. Le nouveau téléphérique devrait remplir aussi bien des fonctions touristiques qu’utilitaires. De plus, l’esplanade qui sera le point d’arrivée de l’infrastructure se verra équipée de nouveaux parkings et voiries. Une passerelle cyclo-piétonne reliera le Grognon à Jambes, où elle se terminera par une place publique. L’ouvrage, relativement discret, sera construit avec des matériaux durables et pourvu d’un éclairage intelligent.

A noter aussi : l’aménagement d’espaces de rencontre pour les piétons. Le centre commercial prévu au square Léopold sera ainsi précédé d’une place publique, alors qu’une esplanade ouverte sur les berges de la Meuse sera aménagée au Grognon tant pour remplir des fonctions citoyennes que touristiques et événementielles. Et puis, comme les voitures ne disparaîtront pas totalement du paysage, la ville a pris le parti de faire en sorte qu’elles cohabitent au mieux avec les autres usagers et modes de transport. Cela passe notamment par des modifications de voiries : au Grognon, il s’agira par exemple de la création d’un rond-point, ou encore d’un parking de 600 places en sous-sol avec un espace gratuit pour les vélos et des bornes de recharge pour les véhicules électriques. Dans le centre-ville, la SNCB développera aussi un nouveau parking pour ses usagers, auquel viendront se greffer deux autres espaces souterrains : l’un sous le centre commercial du square Léopold, l’autre sous l’actuel parking des casernes.

Enfin, Namur vise aussi une mobilité de plus en plus efficace et responsable grâce à un système de transport intelligent (STI).  » Il consiste à collecter puis partager des informations aux usagers « , explique Patricia Grandchamps.  » Il peut s’agir de données concernant les chantiers, les festivités en cours, l’état de la circulation ou encore le temps d’un trajet en voiture ou en bus.  »  » Les utilisateurs seront mieux informés. Ils pourront aussi se déplacer plus efficacement et gagneront en confort comme en qualité de vie.  » Le STI informera les usagers de l’itinéraire et de l’endroit de stationnement adéquats dans le but d’encourager les bonnes pratiques en matière de mobilité. La mise en service est prévue pour 2019.

Par Marie-Eve Rebts.

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