© Image Globe

L’école catholique, le chouchou de Marie-Martine Schyns ?

Soraya Ghali
Soraya Ghali Journaliste au Vif

Les défenseurs de l’école officielle et le PS se disent agacés par les récentes poussées du CDH en faveur de l’école libre catholique. Vieux fantasme ou réalité ?

A moins de cent jours de l’élection du 25 mai, le CDH, le parti de la ministre de l’Enseignement obligatoire, se recentre sur l’un de ses plus vieux champs de bataille, la défense de l’école libre. A un niveau historiquement bas, il n’aurait pas d’autre choix. Mais trop, c’est trop.

Et le régime que lui aurait accordé Marie-Martine Schyns énerve de plus en plus le réseau officiel et le PS, qui se sait surveillé par les piliers de l’école officielle. Y a-t-il une volonté délibérée dans le chef de la ministre CDH de privilégier l’école catholique ? « Il y a une proximité naturelle, une ligne directe entre le cabinet Schyns et le réseau libre. Dès le départ, le cabinet a recruté des personnes qui ont occupé des hautes responsabilités dans les structures de l’enseignement libre catholique », constate Eugène Ernst, secrétaire général de la CSC-Enseignement. Reste que si les différents réseaux reconnaissent que Marie-Dominique Simonet, en poste jusqu’en juin dernier, a toujours fait « preuve de modération en la matière », ils se montrent plus réservés à l’égard de son successeur, en place depuis huit mois. Marie-Martine Schyns évoque un procès d’intention. « Cette impression est peut-être liée à l’agenda des dossiers. »

Au cours de cette dernière ligne droite en tout cas, le CDH aurait affiché une préférence pour le réseau catholique. Le cabinet met en avant un nécessaire rééquilibrage, quand ses détracteurs pointent la volonté du CDH André Antoine, ministre wallon du Budget, d’apporter une aide aux directeurs d’école primaire. Une stratégie délibérée pour favoriser l’école catholique, et partant de s’attirer ses voix ? Le mouvement laïque n’aurait pas non plus tout à fait digéré l’accord « historique » conclu sous cette législature permettant à tous les réseaux d’avoir accès aux mêmes moyens pour créer de nouvelles places d’école. Un coup de canif dans le Pacte scolaire ? Non, selon le monde catholique qui rappelle que l’accord de la Saint-Boniface n’a jamais été respecté. Conclu en 2001 (par le PS, le CDH, Ecolo et le MR), il visait à progressivement relever les budgets de fonctionnement des réseaux subventionnés (libre, communal, provincial) pour les porter à 75 % de ceux accordés au réseau de la Communauté française (ex-Etat). Si cette clé de 75 % est atteinte aujourd’hui dans le niveau primaire, le manque à gagner s’élève encore à 17% dans le secondaire. « En période de vaches maigres, il faut clairement favoriser l’école publique », s’indigne Pascal Chardome, secrétaire général de la CGSP-Enseignement.

L’intégralité du dossier dans Le Vif/L’Express de cette semaine, avec le tour d’horizon des différentes polémiques : – la parité de financement entre le libre et l’officiel pour créer des places dans les écoles – le projet de créer un « conseil de l’enseignement officiel » – l’aide aux directeurs d’école primaire – les cours de religion et de morale laïque

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire