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L’autoroute du chaos envisagée par le Bureau du plan

L’analyse du bureau fédéral du plan sur l’évolution de la demande de transport en Belgique prévoit, à politique inchangée, une forte dégradation du trafic routier d’ici 2030 ainsi que des effets négatifs sur l’environnement.

Hasard du calendrier, l’analyse du bureau fédéral du plan sur l’évolution de la demande de transport en Belgique a été publiée en pleine semaine européenne de la mobilité, dont l’objectif est de sensibiliser les citoyens aux transports alternatifs à l’usage de la voiture.

Avec pour titre « Destination 2030 : Autoroute du chaos ou itinéraires alternatifs« , l’étude met en évidence une croissance importante du transport de personnes et de marchandises long terme, si la politique de transport et de mobilité ne change pas, entraînant des problèmes de congestion routière et environnementaux. « Notre analyse, crée en collaboration avec le S.P.F. Mobilité et transports, est basée sur le calcul en tonnage des importations et exportations pour le transport des marchandises, et sur des enquêtes autour des déplacements de la population et de l’évolution de son comportement », explique Marie Vandresse, attachée au bureau du plan, « à partir de ces données, nous établissons une projection à long terme. Il y a certes une marge d’erreur, mais l’analyse permet de cerner les grands enjeux de demain liés à la mobilité et aux transports. »

En 2030, et à politique inchangée, le nombre de passagers-kilomètres (kilomètres parcourus par un voyageur) augmenterait de 20% par rapport à 2008. Entre 2008 et 2030, la vitesse moyenne diminuerait de 29% en période de pointe et le temps de parcourir 50 km durant cette période passerait de 1h19 en 2008 à 1h51 en 2030. « Trois quarts des déplacements de personnes se font en voiture. De plus, au niveau de l’acheminement des marchandises, la Belgique est un pays de transit, dépendant du trafic international. On constate une augmentation du trafic de marchandises, lié aux importations et exportations. Ces dégradations des conditions de circulation risquent d’avoir un impact au niveau économique », explique Mme Vandresse.

Au niveau environnemental, la croissance du transport induira une augmentation des gaz à effets de serre de 12% : « Si les émissions à effet de serre restent relativement stables au niveau des voitures, les camions restent de gros pollueurs et la hausse du transport de marchandises participera considérablement à l’augmentation de ces gaz d’ici 2030. Par contre, les normes européennes en matière d’efficacité énergétique des véhicules vont avoir un impact positif sur les émissions des polluants traditionnels, comme le dioxyde de soufre ou l’oxyde d’azote. »

Le Bureau du plan envisage des solutions pour pallier à la forte croissance du trafic et à son impact sur l’environnement, telles que les mesures fiscales pour réduire le trafic routier, les évolutions technologiques ou encore l’aménagement du temps de travail : « Nous ne proposons pas une solution toute faîte, mais un scénario de base qui peut aider à la prise de décision. Nous ouvrons diverses pistes de réflexion qui peuvent être étudiées ou débattues au niveau fédéral, régional ou local. Il s’agit de changer les mentalités et de favoriser les alternatives. »

Deux autres études en collaboration avec le S.P.F Mobilité et Transports sont prévues d’ici la fin de l’année. Elles analyseront en profondeur d’impact de deux politiques alternatives en matière de transport et de mobilité.

F.I. (Stg.)

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