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« Journée noire pour la politique migratoire belge », après deux suicides

Le jeudi 2 avril 2015 restera gravé comme une journée noire pour les migrants et pour la politique migratoire belge, après le suicide de deux personnes auxquelles la Belgique avait refusé le droit de séjour, a indiqué vendredi le CIRE (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Étrangers). Cette structure pluraliste dénonce le coût humain des politiques migratoires belges.

« Ces actes de désespoir ont été posés en deux lieux hautement symboliques », relève le CIRE. Selon le parquet de Bruxelles, un demandeur d’asile guinéen âgé de 25 ans s’est immolé par le feu jeudi soir dans des toilettes de Fedasil (l’Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile). L’autre demandeur d’asile, d’origine marocaine, a été retrouvé mort jeudi matin au centre fermé de Merksplas après avoir mis fin à ses jours, d’après l’Office des étrangers.

« Le cri de détresse de ces deux hommes, l’un provenant d’un pays connu pour son insécurité, la Guinée, et l’autre étant en Belgique depuis 16 ans, fait écho à la détresse de dizaines de milliers de personnes migrantes sans droit de séjour dans notre pays. Des personnes qui ont fui des réalités dures en quête d’une vie meilleure, et qui se retrouvent condamnées soit à une précarité extrême ici, soit à un insupportable retour là-bas », souligne le CIRE.

L’ONG demande aux responsables politiques, dont le Secrétaire d’État à l’asile et à la migration Theo Francken, « d’assumer le lien entre leurs choix et la détresse qu’ils contribuent grandement à produire ».

Le CIRE réclame auprès du gouvernement une approche plus juste et plus humaine en matière d’asile, avec notamment « un véritable élargissement des voies d’accès au séjour légal en Belgique » et « l’inscription dans un texte de loi de critères de régularisation clairs et permanents ».

Une marche sera organisée mardi à Bruxelles en hommage aux deux défunts et en soutien à leurs proches par les collectifs de sans-papiers.

Manifestation devant l’Office des Etrangers après l’immolation d’un migrant par le feu

Une septantaine de sans-papiers manifestent vendredi après-midi devant le bâtiment de l’Office des Etrangers à Bruxelles et une trentaine d’entre eux y ont pénétré, réclamant des explications quant au décès d’un demandeur d’asile guinéen qui s’est immolé par le feu jeudi, dans des toilettes de Fedasil.

Ce Guinéen de 25 ans avait été informé depuis quelque temps que sa demande d’asile était sans appel mais passait régulièrement dans les locaux de Fedasil pour bénéficier d’une aide médicale. Selon le parquet de Bruxelles, les éléments de l’enquête laissent penser qu’il s’agit d’un acte désespéré.

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