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Jeunes Belges en Syrie : le gouvernement juge la législation anti-terroriste suffisante

Le Vif

Le comité ministériel restreint a jugé suffisant l’arsenal législatif anti-terroriste – renforcé il y a un mois et demi -, dans le cadre de la problématique des jeunes Belges allant combattre en Syrie. Ce renforcement étend déjà la répression pénale du terrorisme à l’incitation à un acte terroriste, au recrutement ou à l’entraînement de terroristes.

Ce renforcement étend déjà la répression pénale du terrorisme à l’incitation à un acte terroriste, au recrutement ou à l’entraînement de terroristes.

Le parquet fédéral a donc rendu un avis négatif au gouvernement, qui l’interrogeait – ainsi que divers autres services – sur l’opportunité de renforcer l’arsenal. Le comité restreint a suivi cet avis, ont expliqué la ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet et le Premier ministre Elio Di Rupo.

Le « kern » s’était saisi de diverses propositions formulées ces derniers temps, comme celle d’un arrêté royal empêchant les départs pour combattre en Syrie, ou la question relative aux retraits de cartes d’identité de certains jeunes, défendue par le bourgmestre de Vilvorde Hans Bonte (sp.a).

À cet égard, le renforcement et l’accélération du recours au « signalement Schengen », le système informatique de coopération policière au sein de l’espace Schengen, seront eux aussi suffisants, ont tranché les principaux ministres du gouvernement fédéral.

D’autres mesures telles que le renforcement des échanges de données avec la Turquie, le contrôle des mineurs d’âge en partance dans les aéroports, etc. sont soumises à un groupe de travail et reviendront sur la table du gouvernement vendredi prochain.

Mme Milquet et M. Di Rupo ont répété leur volonté de réprimer sévèrement ceux qui appellent à la haine, soulignant les principes fondamentaux d’État de droit, de séparation de l’État et des Églises, de l’égalité entre les femmes et les hommes, de non-discrimination et de respect mutuel.

La vice-Première ministre cdH a une nouvelle fois demandé de la réserve aux médias sur les enquêtes antiterroristes, par nature discrètes, ainsi que dans le débat politique, afin d’éviter toute exploitation ou « exaltation » vis-à-vis des actions policières.

« Il ne faut pas utiliser ce dossier pour jeter l’opprobre sur une Communauté », a-t-elle ajouté, tandis qu’Elio Di Rupo appelait à ne pas tomber dans les caricatures ou les clichés.

La ministre de l’Intérieur et de l’Égalité des chances a en outre présenté son « programme de prévention de la radicalisation violente », qui dépasse le radicalisme islamiste et compte associer tous les niveaux de pouvoir autour de six grandes thématiques.

Les bourgmestres d’Anvers, Malines et Vilvorde veulent des moyens

Les bourgmestres d’Anvers, de Malines et de Vilvorde ont demandé vendredi, dans un communiqué de presse diffusé à l’issue d’une réunion, des moyens financiers pour mettre en oeuvre des mesures « concrètes » contre la radicalisation des jeunes.

Bart De Wever (Anvers, N-VA), Bart Somers (Malines, Open Vld) et Hans Bonte (Vilvorde, sp.a) s’étaient déjà réunis la semaine dernière pour évoquer la radicalisation de jeunes musulmans, mise en lumière selon eux par le départ de jeunes gens en Syrie. Ils avaient reçu des explications d’experts, de services concernés et de la police.

Ils ont annoncé vendredi des « initiatives concrètes »: la diffusion d’un manuel visant à détecter les signes de radicalisation, des projets de « déradicalisation », une action socio-économique et le soutien au consortium 1212 en faveur de la population syrienne. Ils n’ont toutefois pas donné beaucoup de précision sur leurs intentions. Une nouvelle concertation est prévue le 25 avril à Malines.

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