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Jean-Luc Dehaene jette l’éponge

Même s’il estime avoir rempli sa mission en proposant des solutions qu’il dit équilibrées pour régler le dossier BHV, c’est bien par la petite porte que Jean-Luc Dehaene a quitté son poste de médiateur royal.

Le médiateur royal royal, Jean-Luc Dehaene, a publié une déclaration mardi soir dans laquelle il considère avoir rempli la mission qui lui a été confiée par le Roi en formulant des propositions qui « pourraient constituer la base d’un accord » sur BHV. A la demande du Premier ministre et des présidents de parti, il a toutefois accepté « de prêter assistance lors des négociations ».

Dans son communiqué, Jean-Luc Dehaene commence par rappeller que c’est sur proposition du ministre d’Etat Wilfried Martens, que le Roi l’a chargé, le 24 novembre 2009, de « faire une proposition de fond au Premier ministre et aux présidents des partis de la majorité qui mèneront la négociation sur des problèmes institutionnels et en particulier celui de Bruxelles-Hal-Vilvorde ». « J’ai accepté cette mission pour permettre au gouvernement de prendre rapidement un nouveau départ après la désignation de Herman Van Rompuy au poste de Président du Conseil européen. Ma mission devait également permettre au gouvernement de s’occuper en priorité de la problématique socio-économique et budgétaire. Cette mission se justifiait également par le fait qu’au cours des discussions dirigées par Wilfried Martens, les partis du gouvernement avaient manifesté la volonté de rechercher, de bonne foi et en toute discrétion, une solution négociée ‘avant l’expiration du délai laissé par la procédure en conflit d’intérêts avec la Communauté germanophone' ».

« Mission impossible »

« Cela étant, j’étais bien conscient que cette mission ressemblait fort à une mission impossible », note l’ancien Premier ministre. « J’ai en effet rarement vécu une illustration plus claire de la philosophie de base qui m’a été apprise par mon père, qui, comme vous le savez, était psychiatre, à savoir que pour comprendre la logique de ses partenaires de discussion, il faut accepter leurs prémisses. Dans ce cas-ci, cela signifie que chaque communauté croit détenir la vérité en se basant sur son propre point de départ. Une communauté part du principe de territorialité; l’autre du principe de personnalité. Les deux sont en opposition totale. Un compromis n’est possible que si chaque partie est disposée à se départir en partie de sa propre logique, à intégrer des éléments de la logique du partenaire de discussion et inversement. Cela a été le cas lors des compromis conclus lors de chaque phase de la réforme de l’Etat ».

L’heure est maintenant à la négociation

Jean-Luc Dehaene est donc parti en laissant derrière lui une série de propositions qu’il juge équilibrées. Reste à voir si tout le monde est de son avis. Si c’était le cas, il semble que ces propositions pourraient être acceptées sine die. Or il semble parfaitement acquis que l’on se dirige maintenant vers une intense phase de négociations, sous l’égide du Premier ministre Yves Leterme. Les différents partenaires ont d’ailleurs déjà eu l’occasion de rappeler les bases de négociations sur lesquelles ils comptaient partir.

Ainsi, les francophones ont-ils accepté de commencer à négocier « sur base des proposutions de Jean-Luc Dehaene, mais aussi de la position commune défendue par eux-mêmes ». C’est que, avant la reprise des discussions, mardi après-midi, les quatre partis francophones (PS, MR, cdH et Ecolo) qui y participent s’étaient rencontrés et avaient fait le constat commun que les propositions mises sur la table par Jean-Luc Dehaene penchent trop du côté flamand et ne sont donc pas acceptables en tant que telles.

Les négociations reprendront ce mercredi. Jusqu’à quand? L’idée est de que le Premier ministre Yves Leterme puisse présenter un accord au Parlement, jeudi. Car l’Open VLD a déjà mis la pression: s’il n’y a rien à présenter au Parlement, il pourrait bien quitter la majorité gouvernementale.

LeVif.be, avec Belga

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