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Jean-Charles Luperto, objet de quatre plaintes et de perquisitions

Les faits qui ont justifié des perquisitions dimanche après-midi au domicile de Jean-Charles Luperto à Moignelée (Sambreville, province de Namur) et à l’administration communale de Sambreville ne sont pas en lien avec une quelconque activité politique.

Quatre plaintes ont mené à ces perquisitions, a annoncé dimanche soir le procureur du Roi de Namur Vincent Macq. Selon plusieurs médias, la justice reprocherait au bourgmestre de Sambreville, député wallon et président du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, des faits d’exhibitionnisme auxquels il se serait livré dans les toilettes de l’aire d’autoroute de Spy devant des mineurs d’âge.

« Plusieurs organes de presse se sont avancés. D’autres s’avanceront encore. Tout cela n’engage qu’eux », a déploré le procureur qui évoque des « fuites désolantes ». Il y a d’ailleurs déjà un deuxième dossier entre les mains d’un autre juge d’instruction pour violation du secret de l’instruction.

Ces perquisitions ont eu lieu à la suite de quatre plainte déposées depuis avril dernier. Le procureur indique toutefois qu’il n’y a pas d’inculpation actuellement ni de levée d’immunité sur Monsieur Luperto. Aucune mesure de contrainte n’a été prise à son encontre. Il est libre d’aller et de venir comme il l’entend. Vincent Macq insiste sur la présomption d’innocence.

Deux perquisitions, l’une au domicile privé de Jean-Charles Luperto, l’autre à l’administration communale de Sambreville, ont été ordonnées par le premier président de la cour d’appel, qui a reçu une demande du juge d’instruction Philippe Olivier. Celle qui a eu lieu au siège de l’administration communale a été effectuée en présence notamment d’André Antoine, le président du Parlement wallon, et de Valérie De Bue, première présidente suppléante au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Des perquisitions ont été menées ce lundi à la Maison des parlementaires à Namur

Des perquisitions ont été menées lundi matin à la Maison des parlementaires du Parlement wallon à Namur, a confirmé le greffe du Parlement wallon.Ces perquisitions font suite à celles menées dimanche soir au domicile et au bureau de Jean-Charles Luperto.

Me Preumont, avocat de Jean-Charles Luperto, rencontrera son client ce lundi

L’avocat Marc Preumont, qui était présent au palais de justice de Namur lundi matin, a confirmé qu’il défendrait les intérêts du bourgmestre de Sambreville, député wallon et président du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Jean-Charles Luperto. L’avocat n’avait pas encore eu l’occasion de discuter avec ce dernier, et n’était donc pas en mesure de commenter le dossier. Il rencontrera son client dans la journée.

Quatre plaintes ont été déposées depuis avril jusqu’à cet été 2014 à l’encontre de Jean-Charles Luperto. L’objet de ces plaintes n’a pas encore été révélé par le parquet de Namur. N’ayant pas encore pris connaissance de l’entièreté du dossier, Me Preumont n’est pas en mesure de s’exprimer actuellement sur les faits dont est accusé Jean-Charles Luperto (des faits d’exhibitionnisme sur l’aire d’autoroute de Spy en présence de mineurs selon la presse).

Le procureur du Roi de Namur avait indiqué lors d’une conférence de presse dimanche vers 23h00 qu’il n’y avait aucune inculpation à ce stade à l’encontre de Jean-Charles Luperto ni de levée de son immunité parlementaire. Il avait insisté sur la présomption d’innocence. Selon le professeur de droit constitutionnel à l’Université Saint-Louis Hughes Dumont, « la question de la levée de l’immunité parlementaire peut être demandée dans trois cas: au moment de la décision par la Chambre du Conseil du renvoi devant un tribunal, lors d’une citation directe par un tribunal ou, enfin, en cas de privation de liberté », comme le stipule l’article 59 de la Constitution. « Dans le cas de M. Luperto, aucune de ces hypothèses n’est rencontrée à ce stade. »

Selon le professeur, le député peut donc faire l’objet d’une instruction sans demande de levée de son immunité parlementaire. Ce n’est pas la première fois que Jean-Charles Luperto connaît des ennuis judiciaires.

En 2007, il avait été inculpé à la suite d’une mauvaise blague par téléphone à l’encontre du bourgmestre de l’époque de Jemeppe-sur-Sambre, Joseph Daussogne. Dans ce cas, l’immunité parlementaire de Jean-Charles Luperto avait été levée. Il avait ensuite bénéficié d’un non-lieu, la plainte ayant été finalement retirée.

Le PS « a pris connaissance » des perquisitions chez Jean-Charles Luperto

Le Parti Socialiste a pris connaissance des perquisitions chez Jean-Charles Luperto, indique le PS dans un communiqué. « Le PS ne dispose à ce stade d’aucune information et attend que la justice fasse la lumière sur cette affaire », précise le parti qui, « soucieux de la présomption d’innocence », ne fera pas d’autre commentaire avant de connaître les éléments du dossier.

Interrogée dans Matin Première, la coprésidente d’Ecolo Emily Hoyos s’est elle aussi refusée à tout commentaire dans l’immédiat.

« Abasourdi », le MR wallon renvoie au PS et à l’intéressé

Le groupe MR au parlement wallon s’est dit abasourdi des suspicions portées à l’encontre de Jean-Charles Luperto.Il renvoie toutefois au PS et à l’intéressé le soin de se positionner sur la question. « Ce n’est pas à nous de le faire », concernant cette affaire privée, indique-t-on dans le principal parti wallon d’opposition. Les partis politiques semblent attendre la communication que le parquet de Namur a prévue en milieu d’après-midi pour se positionner.

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