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Grogne des policiers après la décision de Jambon d’envoyer des renforts à Calais

En réaction à la décision du ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA) de mobiliser 120 policiers à la frontière française dans les prochains jours en vue de la fermeture du camp de migrants de Calais lundi, les syndicats de la police ont fait part vendredi de la possibilité d’activer en front commun (CGSP, SLFP, CSC et SNPS) le préavis de grève de la CGSP qui court depuis le début de l’année en cas de manquement aux conditions de travail des policiers.

C’est essentiellement sur Bruxelles que le problème se pose et que des actions de grève pourraient être initiées. « Le ministre annonce qu’il s’agit de personnel en réserve, mais celui-ci pallie actuellement au manque d’effectif », relève Muriel Di Martinelli (CGSP ALR). « Ca commence à gronder dans les zones de Bruxelles d’où partiront ces gens, notamment à Bruxelles-Ouest ».

Frédéric Fortunato (SNPS) s’inquiète de cette surcharge de travail et des trajets supplémentaires entre la côte et Bruxelles : « Ce régime de travail perdure depuis les attentats de Paris. L’état de fatigue des policiers est inquiétant, ce qui pose un problème de sécurité. » Il évoque la possibilité d’émettre un préavis de grève.

Le président du syndicat SLFP de la police Vincent Gilles rappelle que celui de la CGSP court toujours et pourrait être activé sans délai. Stéphane Deldicque, secrétaire national CSC, espère la tenue d’une négociation constructive afin d’éviter d’en arriver à des actions : « Il y aura une négociation obligatoire puisque nous l’avons déjà demandée hier au ministre. S’il souhaite engager 120 policiers 24 heures sur 24, il doit déroger au temps de travail. Statutairement, il y a des règles. Pour déroger à ces règles, il doit venir devant nous et négocier cette dérogation, comme on l’a fait pour le plan Médusa en début d’année. Cette dérogation pour le plan Medusa était valable jusqu’à la mi-mai 2016. A l’heure actuelle, je n’ai lu que dans les médias ce qui a été annoncé par le ministre. Je ne sais pas moi-même concrètement ce qu’il en est. Nous avons demandé une présentation du plan, une présentation de l’analyse du risque et une demande de dérogation dûment motivée. La négociation devra se tenir rapidement, car il a déjà décidé de mettre en place ce plan. Donc, il a décidé de travailler un peu à l’envers ».

Selon les déclarations du ministre, une cinquantaine d’agents seront déjà déployés ce week-end et 120 à partir de lundi. La capacité a été libérée pour deux mois, avec une évaluation du plan chaque semaine. Les personnes interceptées seront enregistrées, avec prise d’empreintes, à un endroit mis spécialement en place à cet effet.

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