Melchior Wathelet. © Belga

Grève des policiers : Wathelet presse la Suédoise

Le ministre de l’Intérieur du gouvernement d’affaires courantes Melchior Wathelet a pressé mardi les partis qui négocient la formation du gouvernement fédéral d’approuver le compromis qu’il a négocié avec les syndicats policiers, en grève toute cette journée.

« La colère des policiers est compréhensible. Pour certains cet arrêt est un vrai séisme », commente le vice-Premier ministre cdH. Le compromis Wathelet prévoit que tous les officiers – y compris les ex-gendarmes – travaillent deux ans de plus, et que tous les policiers qui avaient acquis l’âge de la pension dans les conditions de la loi antérieure, avant l’arrêt de Cour constitutionnelle, continuent à jouir du régime antérieur.

L’arrêt de la Cour constitutionnelle du 11 juillet dernier avait pour conséquence que tout policier qui, à dater de l’arrêt, n’avait pas demandé sa pension voyait sa carrière se prolonger jusque 62 ans. Cela implique un allongement de carrière pouvant aller jusqu’à 8 ans pour des policiers déjà en âge d’être pensionnés.

Le compromis, lui, « répond à la Cour constitutionnelle en augmentant l’âge de la pension de certains policiers, ce qui va dans le sens de la réforme décidée par le gouvernement en place, sans créer un séisme dont personne n’est en mesure d’assumer les conséquences », affirme Melchior Wathelet.

Ce texte n’avait pas reçu l’aval des partis du gouvernement sortant qui négocient le nouveau gouvernement. « Ils ont fait savoir qu’ils comptaient régler le dossier au sein de la nouvelle majorité », rappelle M. Wathelet, pour qui l’urgence se situe aussi au niveau des communes et polices locales, qui pour la plupart ne sont pas en mesure de faire face aux conséquences financières de l’arrêt.

« Une piqûre de rappel pour les négociateurs du prochain gouvernement »

Gert Cockx, le président du Syndicat national pour la police et le personnel de sécurité (SNPS), considère la grève des policiers comme « une piqûre de rappel pour maintenir éveillés les partis qui sont en train de former le nouveau gouvernement », a-t-il expliqué mardi à l’agence Belga. « J’étais et je reste contre les actions qui visent à paralyser le pays. Mais, d’un autre côté, je ne veux pas retirer aux gens la possibilité d’exprimer leur mécontentement. Le succès de notre action confirme qu’il y a du mécontentement. »

Le syndicaliste lui-même aurait trouvé plus raisonnable de laisser aux partis qui formeront le prochain gouvernement l’occasion de corriger les effets de l’arrêt de la Cour constitutionnelle qui retarde l’accès à la prépension de certains agents, arrêt à l’origine de la grève. « Mais nous agissons en front commun, et si une foule de gens est prête à mener des actions, comme l’a montré la manifestation de jeudi passé avec 14.000 participants, nous devons lui donner la possibilité de le faire », estime-t-il.

Ce mardi, pas de manifestation au programme mais des piquets de grève installés devant plusieurs commissariats. « Ces actions ciblées ont été décidées par province. Elle ont été couronnées de succès dans plusieurs grandes villes », précise Gert Cockx. Si, pour la population, elles ne sont pas très visibles, c’est notamment parce que de nombreux membres du personnel ont été réquisitionnés par les autorités. « Ce n’était pas non plus notre intention de paralyser le pays. On n’obtient rien de cette façon ».

En matinée, Vincent Gilles, le président du SLFP Police, a lui prévenu que plusieurs agents envisageaient sérieusement de bloquer le ring de Bruxelles en l’absence de réaction politique. « Nous pourrions contrôler systématiquement tous les véhicules qui entrent dans la capitale. Ce serait parfaitement légal et vous imaginez évidemment les perturbations que cela engendrerait. »

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