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Greenpeace depose des déchets nucléaires devant le Parlement européen

Une cinquantaine d’activistes de Greenpeace se sont enchaînés jeudi autour de fûts de déchets radioactifs, que l’organisation affirme avoir trouvé dans des zones accessibles au public en Belgique, en France, au Royaume-Uni et au Niger. L’action était organisée devant le siège du Parlement européen à Bruxelles. Par mesure de précaution, l’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN) a fait enlever les fûts déposés en vue d’analyser leur contenu.

Les fûts déposés devant le Parlement européen contiennent « des déchets nucléaires non classifiés que l’on retrouve à différentes étapes de la chaîne de production nucléaire », a précisé Greenpeace.

Des déchets dangereux pour la santé En Belgique, il s’agit de « déchets issus de la production ou de la recherche nucléaire », retrouvés sur les berges de la rivière Molse Nete, en Campine. Ils proviennent du site de l’entreprise Belgoprocess, qui traite les déchets des centrales de Tihange et de Doel, a dit Eloi Glorieux, le responsable de la campagne nucléaire de Greenpeace Belgique.

Les déchets sont de faible radioactivité, mais ils seraient dangereux pour la santé. « Ce n’est pas qu’on meurt tout de suite si on les touche. Mais si, par exemple, un chien ramène à la maison de la boue des berges de la rivière et qu’un enfant entre en contact avec ces boues, cela peut être dangereux. Si, dix ans plus tard, il développe un cancer du poumon, personne ne fera le lien », a affirmé M. Glorieux.

Enchaînés aux fûts Les militants de Greenpeace se sont enchaînés devant l’entrée du Parlement européen autour des fûts, sur lesquels étaient posés des ustensiles de mesure de la radioactivité émettant un bruit strident. Ils sont restés sur place entre 09H00 et 12H00, sans être délogés par la police.

L’action visait à attirer l’attention du public sur la problématique des déchets, qui fera prochainement l’objet d’une proposition de directive européenne. La Commission veut en effet fixer des standards de sécurité pour les déchets au niveau de l’UE.

Décontaminer toutes les zones problématiques Selon Greenpeace, la directive vise plutôt à « prétendre que le problème est résolu ». L’organisation plaide pour que le texte impose aux Etats de décontaminer toutes les zones problématiques. Elle réitère aussi son plaidoyer pour l’abandon total de l’énergie nucléaire. Les députés européens seront amenés à donner un avis non-contraignant sur la proposition de directive. Ils pourraient envoyer « un signal important », selon M. Glorieux.

Au Parlement, certains élus sont acquis à la cause de Greenpeace. Des élus verts avaient justement organisé une conférence de presse jeudi pour pointer un autre aspect de la question nucléaire.

Les députés Claude Turmes et Rebecca Harms ont affirmé que la prolongation des centrales atomiques décidée récemment en Allemagne violait les règles européennes sur les aides d’Etat, en avantageant les producteurs nucléaires au détriment des nouveaux entrants. Ils ont appelé la Commission à lancer une enquête sur la décision allemande, comme elle l’a fait pour la prolongation des centrales en Belgique.

Le transport et le stockage des déchets radioactifs sont soumis à une réglementation et des mesures de sécurité strictes, a rappelé l’AFCN.

Le Vif.be, avec Belga

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