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Formation fédérale : les spéculations sur le commissaire européen vont bon train

Le Vif

Les spéculations sur la personnalité du candidat belge à une haute fonction européenne allaient bon train vendredi à l’approche du sommet européen. Les présidents des partis de la future coalition fédérale auront des contacts en vue d’élaborer l’agenda et la méthode de leurs travaux, ont indiqué jeudi les deux formateurs, mais il est très vraisemblable qu’ils discuteront aussi du candidat à l’Europe.

Les négociateurs se sont montrés très discrets jusqu’à présent sur la question et, jeudi, lors de leur point-presse, les deux formateurs ont botté en touche en indiquant que le point n’était pas à l’ordre du jour « maintenant ». Mercredi, une source proche de la négociation mettait en avant un possible report de la décision à la faveur du calendrier européen. La future Commission Juncker comprendrait trop peu de femmes et il faut que les libéraux, dont l’appoint est nécessaire au parlement européen, puissent obtenir l’une ou l’autre fonction importante. Cela cogite encore, observe-t-on mais indépendamment de cela, la Belgique est cependant le dernier Etat de l’UE à ne pas avoir désigné son représentant européen.

L’actuel ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders (MR), ambitionnait de succéder à la britannique Catherine Ashton au poste de Haut représentant de la politique extérieure de l’Union européenne mais il semble acquis que la fonction reviendra à la socialiste italienne Federica Mogherini tandis que circule le nom du chrétien-démocrate polonais Donald Tusk pour la présidence du Conseil européen.

Du côté belge, deux noms reviennent avec insistance. Marianne Thyssen (CD&V), députée européenne de longue date, réputée pour sa connaissance des matières européennes et qui a en outre l’avantage d’être une femme dans une Commission Juncker qui, jusqu’à présent, pourrait être recalée au parlement européen parce qu’elle serait trop masculine. Sa candidature pourrait toutefois poser un problème sérieux dans l’équilibre des négociations belges. Le poste de premier ministre pour Kris Peeters et celui de commissaire européen pour Marianne Thyssen, cela apparaît comme un très beau cadeau pour le CD&V. De plus, sur le plan communautaire, les partis flamands bénéficieraient dans ce scénario de la plupart des postes-clés: premier ministre, commissaire européen, président de la Chambre et président du Sénat.

Didier Reynders est lui aussi cité pour la Commission mais il est vraisemblable qu’il quittera la scène belge à la condition de décrocher un gros portefeuille. S’il semble acquis qu’il ne sera pas le Haut représentant pour la politique extérieure, il reste les départements importants de la Commission européenne. Didier Reynders a l’avantage d’être issu de la famille libérale, mal représentée jusqu’à présent.

Il faut noter aussi que les Belges ont été bien servis ces dernières années, avec le poste de commissaire au Commerce pour Karel De Gucht et celui de président du Conseil européen pour Herman Van Rompuy.

Vendredi après-midi, un autre nom a circulé: Gwendolyn Rutten, présidente de l’Open Vld, qui réunit les atouts d’être une femme et une libérale. « Fantaisiste », a-t-on jugé chez les uns. Dans ce cas, l’Open Vld, quatrième parti de la future coalition, n’aurait qu’un seul poste de ministre, a-t-on fait remarquer chez les autres.

Lundi, les négociateurs du MR, de la N-VA, du CD&V et de l’Open Vld doivent entamer la deuxième phase des discussions en vue de former un gouvernement fédéral. Il y a fort à parier que la candidature à une fonction européenne fera peser une lourde hypothèque sur celles-ci tant qu’elle ne sera pas réglée.

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