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Fipronil: les Pays-Bas étaient au courant depuis 2016, une note fuite dans les médias

« C’est en novembre 2016 que la NVWA (l’agence alimentaire néerlandaise, ndlr) a reçu pour la première fois une indication quant à l’utilisation de Fipronil pour lutter contre le pou rouge dans les élevages de volaille », stipule une note de l’agence néerlandaise sur laquelle l’Afsca a pu mettre la main fin juillet. Le document a fuité dans les médias mercredi soir.

L’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) a présenté mercredi un rapport sur toutes les mesures entreprises depuis les premières traces de Fipronil détectées dans des oeufs en Belgique, le 2 juin. Dans le document, elle charge les autorités néerlandaises, qui auraient tardé à livrer des informations à la Belgique. L’Afsca aurait également mis la main sur deux notes datées des 22 et 25 juillet 2017 dans lesquelles l’agence alimentaire néerlandaise fait rapport à son ministre. Il ressort « clairement » que les Pays-Bas étaient au courant depuis fin 2016 de la problématique du Fipronil et de l’utilisation de ce produit sur son territoire dans le secteur de la volaille, selon l’Afsca. « C’est en novembre 2016 que la NVWA a reçu pour la première fois une indication quant à l’utilisation de Fipronil pour lutter contre le pou rouge dans les élevages de volaille », selon l’une des notes rendue publique par le média néerlandais NOS.

L’un des extraits a été traduit par le cabinet du ministre de l’Agriculture Denis Ducarme, mercredi soir. « Ce signal a été transmis au Service d’Information et de Recherche de la NVWA qui l’a analysé et a ensuite demandé un avis de la part du BuRo (Organe de conseil scientifique de la NVWA).

Sur la base des informations disponibles, la conclusion de cet entretien était qu’il n’y avait aucun danger pressant pour la santé publique, ni pour l’environnement ou le bien-être animal et par conséquent qu’aucune intervention immédiate de la NVWA n’était nécessaire. L’entreprise de service avicole continue bel et bien à faire l’objet d’une enquête judiciaire auprès du Service d’Information et de Recherche de la NVWA.

 » Les Pays-Bas n’ont pas averti la Belgique de ces données à l’époque. Et lorsque l’Afsca a demandé des informations sur la société néerlandaise de service avicole Chickfriend, le 19 juin 2017, les Néerlandais ont mis près d’un mois à répondre, ressort-il du rapport de l’Afsca. « Pourtant, selon nos informations, les autorités néerlandaises étaient au courant de l’utilisation de Fipronil et du rôle potentiel joué à ce sujet par l’entreprise de service néerlandaise (Chickfriend, ndlr) et le fournisseur belge (Poultry-Vision, ndlr) », souligne l’Afsca dans son rapport. « Ce sont justement ces éléments qui étaient parmi les plus importants pour aider à faire avancer l’enquête (…). »

Le ministre de l’Agriculture Denis Ducarme, la ministre de la Santé publique Maggie De Block et l’administrateur délégué de l’Afsca Herman Diricks étaient entendus en commission à la Chambre, mercredi, afin de livrer des informations sur la crise des oeufs contaminés à l’insecticide Fipronil. « Si nous avions eu ces informations avant, la vigilance aurait été accrue », a affirmé Denis Ducarme. « Mais nous ne disposions pas de ces informations, tout reposait donc sur l’autocontrôle. »

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