Fin des CPAS : qu’en est-il en Wallonie ?

La volonté du gouvernement flamand d’intégrer totalement dès 2019 les CPAS aux administrations communales diffère de la souplesse défendue par le gouvernement wallon, où ce mouvement est promu sur base volontaire.

En Flandre, une note politique de la ministre des Affaires intérieures Liesbeth Homans (N-VA), approuvée vendredi au gouvernement, rend irréversible ce mouvement motivé par les économies d’échelle et le souci d’efficacité, rapportaient lundi De Standaard et Het Nieuwsblad. Cette note abroge notamment la possibilité pour les treize villes les plus importantes de Flandre de choisir la fusion ou le maintien. Elle fixe pour seul modèle l’intégration au sein de l’administration communale avec maintien d’un comité spécial pour traiter de l’aide sociale. Le gouvernement wallon PS-cdH a lui aussi décidé d’engager la Wallonie dans une voie similaire, mais avec plus de souplesse puisque les communes garderaient le choix de fusionner, avec dans ce cas aussi le maintien d’un comité spécial de l’aide sociale. « Décréter la fusion automatiquement, c’est une forme de radicalisme », juge le ministre wallon des Pouvoirs locaux, Paul Furlan (PS), interrogé par Belga. « Nous agissons davantage au cas par cas, dans la dentelle », a-t-il indiqué, soulignant la diversité des situations de terrain. Le ministre compte présenter d’ici juin une note au gouvernement pour encourager les synergies et les fusions. Il juge que les matières relevant de l’action sociale (aide à domicile, intégration, lutte contre la pauvreté, etc) enrichiraient le débat démocratique si elles étaient traitées au conseil communal, plutôt que dans une « chambre close » comme le conseil de l’aide sociale. La confidentialité de l’aide sociale cependant, de par sa nature personnalisable, doit être préservée par le maintien d’une structure propre en cas de fusion. Autre garde-fou: la taille du CPAS, car fusionner des structures comme celles de Charleroi ou Liège n’entraînerait pas nécessairement d’économies d’échelle, selon M. Furlan. Le programme gouvernemental wallon prévoit aussi d’autoriser le CPAS et la commune à engager un directeur général commun ainsi qu’un directeur financier commun. « On peut déjà aller loin avec cela », estime Paul Furlan, qui ajoute qu’une fusion ne pourrait en aucun cas générer de pertes d’emploi pour le personnel en place.

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