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Etudiants en médecine : les différences Nord-Sud

Soraya Ghali
Soraya Ghali Journaliste au Vif

Panique chez les futurs médecins francophones : la moitié d’entre eux risquent de ne pas pouvoir exercer leur art. Alors qu’en Flandre, la situation est moins problématique. Pourquoi ?

1. L’accès aux études de médecine

La Flandre a opté pour une sélection à l’entrée. Le candidat doit obtenir 10/20 minimum. Les taux de réussite tournent autour de 40 %.

Côté francophone, le candidat doit se soumettre à un examen non contraignant. Le taux de réussite, soit au moins 10/20, s’élève à 20 %.

2. Le taux de réussite en 1ère bac

En Flandre, il est passé de 50 % à 85 %. Le test éliminatoire aurait conscientisé les profs du secondaire et, depuis, l’enseignement des sciences s’y serait amélioré.

Dans les universités francophones, seuls 20 à 30 % des étudiants franchissent le cap de la première année. Pour 2013-2014, le taux monte à 38 % (y compris parmi les doubleurs). Explication : depuis deux ans, l’étudiant qui présente en janvier une moyenne inférieure à 8 sur 20 peut étaler sa première année sur deux ans.

3. Les conditions d’enseignement

En Flandre, les étudiants ont un contact précoce avec les patients sous la forme de stages divers, profitant d’un apprentissage actif en petits groupes, par exemple. D’après les doyens, le climat est agréable dans les auditoires, où il n’y a plus de concurrence. Tout cela améliore la qualité des formations médicales et, par ricochet, la qualité des soins offerts aux patients.

Côté francophone, ces cinq dernières années, les inscriptions ont doublé, entraînant des effets négatifs sur la qualité de la filière. Les universités ont dû mettre en place des systèmes de télédiffusion et de cours sur Internet. Les hôpitaux, eux, peinent à accueillir ces étudiants en stage, tandis que les maîtres de stage manquent en nombre.

4. Les étudiants surnuméraires

A l’horizon 2017, la FWB comptera 1 120 aspirants médecins sans numéros Inami à la fin de leurs études. Selon les chiffres du SFP Santé publique, ils ne seront que 512 en Flandre.

5. Les effectifs en activité

La proportion de médecins généralistes ayant plus de 54 ans est de 53,9 % à Bruxelles, 55,7 % en Wallonie et 49,1 % en Flandre. Pareil pour les spécialistes. Or, de 2008 à 2012, le nombre de généralistes en formation a grimpé de 71 % en Flandre, d’à peine 21 % à Bruxelles et de… 10 % en Wallonie. Quant aux candidats spécialistes, leur nombre a augmenté de 25 % en Flandre, de 29 % à Bruxelles et de… 16 % en Wallonie.

6. Les choix politiques

Les Flamands accusent les politiques et les universités francophones d’avoir « torpillé » le numerus clausus, au détriment de la Flandre, qui, elle s’est conformée aux quotas Inami. Mais, côté francophone aussi, des voix s’élèvent : « Défendre la liberté d’accès au cursus de médecine et en même temps défendre la fin du numerus clausus est difficilement défendable », déclare le Dr Lievens, vice-président du syndicat des médecins spécialistes.

Le dossier dans Le Vif/L’Express de cette semaine

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