Êtes-vous régionaliste ou communautariste ?

Quelle relation nouer entre Wallons et Bruxellois ? Vous aussi, vous hésitez ? Le test de personnalité, concocté par Le Vif/L’Express, vous aide à y voir plus clair, et à déterminer votre position.

En cet hiver 2012, la Belgique sort à peine d’un coma de 541 jours, la plus longue crise politique de son histoire, quand l’un de ses ténors politiques remet l’institutionnel à l’ordre du jour. Dans La Libre Belgique, Jean-Claude Marcourt (PS) évoque une « démarche profondément wallonne », affirme que la Fédération Wallonie-Bruxelles « ne correspond plus à rien », qu’elle doit être « déconstruite puis reconstruite ». Illico, les déclarations du ministre liégeois entraînent les réactions courroucées des socialistes Philippe Moureaux et Charles Picqué, du FDF Olivier Maingain, du libéral Richard Miller, de l’écologiste Marcel Cheron. Belle mêlée.

L’enjeu, au fond, se résume en une phrase : quels liens établir entre les francophones de Bruxelles et de Wallonie ? La question oppose les « communautaristes » aux « régionalistes ». Jamais tranchée, elle fait débat depuis… plus de cent ans. « Dès la fin du XIXe siècle, quand le Mouvement wallon se constitue, on retrouve un clivage de ce type-là », pointe l’historien Philippe Destatte.
A l’origine, paradoxalement, le Mouvement wallon prend corps à Bruxelles et en Flandre. Il est animé par la volonté de sauver la Belgique française (on ne dit pas « francophone », à l’époque) des griffes d’un Mouvement flamand de plus en plus revendicatif. Mais, assez vite, un second courant se développe, surtout à Charleroi et à Liège. Ses partisans tiennent ce discours : les Flamands ont raison de défendre leur langue, mais nous, Wallons, devons prendre en main notre destin. Ceux-là exigent la séparation administrative de la Belgique et l’autonomie pour la Wallonie.

Par presse interposée, « unionistes » et « séparatistes » s’invectivent. Les premiers ne comprennent pas que Jules Destrée, l’une des figures emblématiques du Mouvement wallon, tende parfois la main aux Flamands. Le député socialiste est traité de « renégat » quand il vote la flamandisation de l’université de Gand.

Dans la seconde moitié du XXe siècle, la Belgique se transforme peu à peu en un Etat fédéral. Mais, à chaque avancée institutionnelle, les francophones butent sur la même difficulté : comment emboîter Bruxelles et la Wallonie, deux pièces de puzzle si différentes ? Le libéral Jean Gol parle de « nation francophone », des universitaires plaident pour une « Communauté romande de Belgique », le social-chrétien Gérard Deprez propose même une « Communauté wallonne », englobant la capitale…

François Brabant

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