Entre cyclisme et journalisme, une intimité de longue date

Un journaliste sur un vélo, assez mégalo pour se prendre pour un coureur, le temps de trois étapes ? Pareille initiative appliquée au football, à la formule 1 ou au tennis paraîtrait incongrue, hors de propos. S’agissant de la petite reine, l’évidence est là : un siècle de connivence, d’intimité même, relie les professionnels de la presse et ceux de la bécane. Car il n’y a pas de sport cycliste sans journalistes, c’est aussi simple que ça.

En France, en Italie, en Belgique, dans tous ces pays berceaux du vélo, les courses sur route ont été inventées par et pour les journalistes. Directeur de course et rédacteur en chef ne constituaient souvent, à l’aube du XXe siècle, qu’un seul et même métier. En 1891, c’est le quotidien Le Véloce – Sport qui met sur pied Bordeaux-Paris, l’une des toutes premières épreuves de ville à ville. La même année, Le Petit Journal lance Paris-Brest-Paris. En 1896, Le Vélo organise la première édition de Paris-Roubaix. La Gazzetta dello sport embraye un peu plus tard, en 1907, en organisant le Tour de Lombardie. Et c’est encore un journaliste, Karel Van Wijnendaele, du Sportwereld, qui « invente » le Tour des Flandres, en 1913.

Chaque fois, l’ambition est la même : créer un événement qui porte en lui les germes d’un récit haletant, et qui donne dès lors matière à raconter de belles histoires aux lecteurs.

Le Tour de France ne fait pas exception. C’est Géo Lefèvre, un jeune journaliste du quotidien L’Auto, qui souffle à son patron, Henri Desgrange, cette idée folle : créer « la plus grande épreuve cycliste jamais organisée », une course qui ferait le tour de la France.

C’était en 1903. Depuis, l’histoire d’amour entre le cyclisme et le journalisme ne s’est jamais démentie.

F.B.

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