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Ebola: « Bruxelles est le coeur de la lutte contre l’épidémie »

Bruxelles est le coeur du combat contre Ebola pour MSF, a déclaré Brice de le Vingne, directeur des opérations de Médecins sans Frontières (MSF) lundi à l’occasion du lancement de la campagne de récolte de fonds de l’ONG. C’est effectivement de Bruxelles qu’est coordonnée l’intervention en Afrique de l’ouest et c’est aussi dans la capitale belge que se trouve le premier, et jusqu’il y a peu unique, centre de formation au traitement d’Ebola.

« La réponse internationale prend du temps à se mettre en place », déplore Brice de le Vingne. C’est pour cette raison que MSF Belgique organise depuis le mois d’août des formations « Ebola » dans son centre Bruno Corbé situé près de Tour & Taxis à Bruxelles. « La formation est un des axes principaux de notre action et notre but est de passer le plus rapidement possible les connaissances en la matière », explique le directeur des opérations. Depuis le lancement des formations, quelque 282 personnes y ont pris part. « Il s’agit pour la plupart de collaborateurs MSF en partance pour le terrain mais nous accueillons également des travailleurs d’une vingtaine d’autres organisations comme Save the Children, CDC, IMC ou encore des membres des ministères de la Santé des pays touchés », précise Brice de le Vingne. La réplique de centre de traitement présente à Bruxelles a longtemps été la seule au monde, mais grâce à l’ONG de nouvelles installations ont vu, ou verront bientôt, le jour à Atlanta, Genève, Amsterdam ou encore Berlin.

La présence en Belgique de la centrale d’approvisionnement de MSF place encore un peu plus Bruxelles au coeur de la lutte contre Ebola. Le maintien des vols à destination des pays touchés depuis Brussels Airport est donc essentiel, souligne Meinie Nicolai, présidente de MSF Belgique. « Nous comprenons bien sûr que le personnel de l’aéroport ait quelques craintes, et nous nous réjouissons des nouvelles mesures prises pour les rassurer », ajoute-elle tout en soulignant l’importance de la nomination vendredi d’une coordinatrice nationale pour Ebola, le dr Erika Vlieghe. Présente depuis sept mois en Afrique de l’ouest, MSF lance lundi une campagne pour récolter un soutien tant financier que moral pour ses équipes sur le terrain.

L’UE s’engage à un « effort accru » pour « endiguer » l’épidémie d’Ebola

L’Union européenne s’est engagée lundi à fournir un « effort accru » pour « endiguer » Ebola dans les pays africains touchés, promettant au moins 500 millions d’euros d’aide et offrant des garanties d’évacuation sanitaire aux humanitaires infectés par le virus. « Un effort uni, concerté et accru est nécessaire pour endiguer l’épidémie et fournir l’aide nécessaire et appropriée aux pays touchés », ont affirmé les ministres européens des Affaires étrangères à l’issue d’une réunion à Luxembourg.

L’UE s’engage notamment à mettre « au moins un demi-milliard d’euros » sur la table pour aider le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée, alors que les promesses d’aide étaient jusqu’ici estimées à environ 480 millions d’euros, dont 180 millions apportés par la Commission européenne. Le Premier ministre britannique, David Cameron, a appelé ses partenaires européens à porter cet effort à un milliard d’euros. La maladie, qui a fait plus de 4.500 morts sur plus de 9.200 cas recensés, selon l’Organisation mondiale de la Santé, « continue à progresser de façon exponentielle » dans ces trois pays, s’alarment les ministres. Parmi les cas recensés, on compte plus de 420 membres du corps médical, surtout des médecins et infirmières locaux, selon un compte-rendu de la commissaire européenne en charge de l’Aide humanitaire, Kristalina Georgieva, devant les ministres, a rapporté une source européenne. « Cela montre à quel point le personnel médical est exposé, d’où l’importance de garantir qu’il puisse être évacué en cas d’infection », a-t-elle souligné.

Les ONG, qui sont en première ligne pour traiter les patients hautement contagieux, réclament de longue date la mise sur pied d’un système d’évacuation au cas où leurs volontaires tomberaient malades. Les ministres européens ont promis de « garantir des soins adéquats » pour les travailleurs humanitaires internationaux afin qu’ils « reçoivent le traitement dont ils ont besoin (…) dans le pays » ou puissent bénéficier d’une « évacuation médicale » dans des avions commerciaux spécialisés ou des avions, militaires ou civils, fournis par les Etats membres. Ces évacuations pourront être financées par la Commission européenne et coordonnées par le Centre de coordination des réponses d’urgence, basé à Bruxelles. La Commission a déjà un contrat avec une société américaine spécialisée pour organiser des évacuations médicales d’urgence, mais cela ne représente que trois évacuations par semaine, selon la source européenne.

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