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Discours de Barack Obama au cimetière de Waregem

Le Vif

Texte du discours prononcé par le président américain Barack Obama au Flanders Field Cemetery, à Waregem:

Sa Majesté le roi Philippe, Premier ministre Di Rupo, je suis honoré d’être ici aujourd’hui. Merci de m’accueillir dans ce lieu sacré. Je remercie le personnel du Flanders Field Cemetery et le peuple belge pour leur dévotion et de veiller sur ceux qui reposent ici, préservant ainsi ces terres sacrées pour nous qui vivons et leur sommes redevables.

Comme l’ont mentionné sa Majesté et le Premier ministre, nous venons de passer quelques calmes moments là où reposent de jeunes hommes qui sont tombés il y a près d’un siècle. Il est impossible de ne pas être impressionné par leur profond sacrifice qui nous permet d’être ici aujourd’hui. Dans cet endroit, nous nous souvenons du courage de la vaillante petite Belgique. Nous nous sommes arrêtés devant la tombe d’un jeune Polonais immigré aux Etats-Unis qui a été tué seulement quelques heures après le début de sa première bataille pour son pays d’adoption. Nous avons également vu les tombes de deux hommes de Brooklyn qui sont tombés tels qu’ils ont combattu, l’un à côté de l’autre.
Ici, nous constatons également qu’aucun soldat et aucune nation ne s’est sacrifié seul. On me dit que [Flanders Field] est l’un des plus de 100 cimetières nichés dans cette belle campagne. On estime que des centaines ou des milliers d’hommes – Belges, Américains, Français, Canadiens, Britanniques, Australiens et bien d’autres – reposent dans un rayon de 50 miles carré.

Nous avons parlé du fait que nombre d’Américains qui ont combattu sur le sol belge pendant la Grande Guerre l’ont fait sous le commandement de l’arrière petit-fils de sa Majesté, le roi Albert. Et même s’ils ne partageaient pas d’héritage et parfois pas le même langage, les soldats qui ont peuplé les tranchées étaient unis par quelque chose de plus grand: un désir de se battre et de mourir pour la liberté dont nous avons hérité et jouissons.

Ce lien a perduré bien après que les armes se furent tues. Belges et Américains ont été côte-à-côte auprès de nos alliés européens lors de la Seconde Guerre mondiale et durant la longue Guerre froide, puis d’Afghanistan et en Libye. Et aujourd’hui, la Belgique est l’un de nos partenaires les plus proches au monde, un allié fort et capable. Grâce à l’extraordinaire alliance entre nos deux nations, nous connaissons un niveau de paix et de prospérité que ceux qui se sont battus ici pourraient à peine imaginer.

Avant de visiter le cimetière, sa Majesté, le Premier ministre et moi avons pu passer un peu de temps ensemble. Je suis très reconnaissant d’avoir eu l’opportunité de réaffirmer notre engagement à maintenir les liens entre nos nations aussi forts qu’ils ont pu l’être. Je sais que cette détermination est partagée par les peuples belge et américain.

Je constate également, en ce lieu, que les leçons de cette guerre nous parlent encore aujourd’hui. Nos nations font partie de l’alliance internationale pour détruire les armes chimiques syriennes, soit le même type d’armes que celles qui ont eu un effet si dévastateur sur ces champs. Nous pensions être débarrassés de leur usage à jamais. Notre effort envoie un message fort: ces armes n’ont plus leur place dans un monde civilisé. C’est une manière d’honorer ceux qui sont tombés ici.

Cette visite, cette terre sacrée, nous rappelle que nous ne devons jamais considérer notre progrès comme acquis. Nous devons perpétuellement nous engager en faveur de la paix, qui nous lie par delà les océans.
En 1915, un médecin canadien nommé John McCrae a écrit, assis à l’arrière d’une ambulance, un poème dédié aux lourds sacrifices qu’il avait eu l’occasion de constater. Ses mots comptent parmi les plus chéris et connus de cette guerre, et s’achèvent par cet appel:

De nos mains qui chancellent, nous vous confions Le flambeau qui sera vôtre et que vous tiendrez haut. Si vous ne croyez plus en nous qui mourrons, jamais nous Ne retrouverons le repos dans les Champs de Flandre Ou fleurissent les coquelicots

On sait moins que, trois ans après ces mots, et à des milliers de kilomètres de là, un professeur américain du nom de Moina Michael a lu le poème et s’en est trouvée si émue qu’elle a écrit une réponse:

Oh! Toi qui dort dans les Champs de Flandre Dors bien – pour te relever! Nous avons saisi la torche que tu a tendue En la tenant haut, nous restons Fidèles A Tous ceux qui sont morts

Sa Majesté, Monsieur le Premier ministre, encore merci. Je garderai toujours avec moi ce que j’ai vu à Flanders Field. A tous ceux qui dorment ici, nous pouvons dire que nous avons saisi la torche, que nous avons gardé la foi et qu’Américains et Belges seront toujours ensemble pour la paix, la dignité et le triomphe de l’humanité.

Que Dieu vous bénisse. Que Dieu bénisse la mémoire de tous ceux qui reposent sous ces champs. Et que Dieu bénisse les peuples de nos deux nations.

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