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Des examens d’entrée pour améliorer l’enseignement supérieur ?

Stagiaire Le Vif

Le centre de réflexion Itinera propose d’introduire un test de sélection à l’entrée du supérieur dans le but de filtrer les étudiants  » moins bons et moins motivés « . La Fédération des Étudiants francophones (FEF) s’y oppose et vise à un meilleur financement.

Le refinancement de l’enseignement supérieur est au coeur du débat. Le ministre de l’Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt, a déclaré qu’il envisage de changer le système d’enveloppe fermée, qui n’est plus adapté aux besoins des institutions de l’enseignement supérieur.

Réduire le nombre d’échecs avec des tests de sélection

Itinera estime que pour renforcer l’accessibilité et l’intégration au système, l’objectif devrait être de s’attaquer à l’échec scolaire. Selon le centre de recherche, dans les universités belges, plus d’un professeur sur dix estime que moins de la moitié des étudiants diplômés méritent leur brevet.

Pour régler cet aspect, Itinera propose d’introduire un test de sélection à l’entrée du supérieur. Cette épreuve servirait à repérer les faiblesses de l’enseignement secondaire de transition, principal responsable des échecs lors de la première année du supérieur, d’après les chercheurs. Pour eux, l’échec en première année est plus dissuasif que le prix du minerval.

L’autre but de ce test serait de filtrer les étudiants « moins bons et moins motivés ». Pour Itinera, l’équation est simple : « on ne peut pas baisser le niveau d’exigence dans le supérieur pour permettre à tout le monde d’y accéder ».

Une proposition qui ne plait pas à tout le monde

Dans la déclaration de politique communautaire (DPC) 2014-2019 qui fixe les objectifs du gouvernement communautaire pour le quinquennat, la Fédération Wallonie-Bruxelles envisage aussi la possibilité d’étendre les tests d’orientation comme ceux qui existent actuellement en médecine. L’objectif serait que chaque étudiant puisse évaluer ses compétences au moment de choisir sa filière.

D’après la Fédération des Étudiants francophones (FEF), ce type d’initiative ne constitue pas un mécanisme d’aide à la réussite, mais serait « une sélection déguisée menant à un écrémage à l’entrée ». Pour la fédération d’étudiants, il faut tenir compte des inégalités du secondaire et établir des instruments pour que les étudiants puissent réussir.

Augmenter le minerval pour entretenir le système

Une autre proposition d’Itinera est d’augmenter le minerval pour faire face au manque de ressources financières. Pour éviter que cela ne devienne un obstacle pour les étudiants à faibles revenus, l’organisation suggère d’associer la hausse du minerval avec un système de prêts sociaux et l’augmentation des bourses pour les étudiants moins favorisés.

Une autre possibilité serait de reporter le paiement du minerval au moment où le diplômé entrera sur le marché de l’emploi. Pour la FEF, il s’agit d’une fausse solution qui ne ferait qu’augmenter le coût des études, qui sont déjà élevées.

Le manque de financement, le problème de fond

Selon la FEF, il faut s’attaquer au vrai problème : un financement public insuffisant pour l’enseignement supérieur. Dans la DPC, une « adaptation progressive du financement des universités et des hautes écoles à l’évolution du nombre d’étudiants » est prévue. Selon le ministre Marcourt, c’est un thème à discuter prochainement avec les acteurs concernés.

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