© Sen Chung

Dans les brumes colorées, un oiseau…

Le Vif

A 50 ans, le Coréen Sen Chung poursuit une oeuvre aux parfums de belle peinture à l’huile.

Le métier ? Il le connaît et pas qu’un peu. A coup de glacis et de légers frottements du pinceau, il met en place un fond imaginaire inspiré par la nature. Ce n’est ni une forêt, ni un paysage vallonné. Aucune idée d’horizon, aucune masse arborée. Seulement, comme chez Paul Klee, une grille irrégulière riche de variations chromatiques vivifiées par une sorte de brume, un air tiède et humide qui entrave les couches. Et puis, par dessus, il dépose avec douceur une branche puis un oiseau. D’où vient-il ? De son pays natal, lui qui aujourd’hui vit et travaille à Düsseldorf où il a peaufiné une formation débutée à Séoul puis à Londres. L’oiseau est peut-être lié à un souvenir précis. Ou à une lecture. Il porte en lui le récit d’un conte coréen, un mythe, une légende. Allez savoir ! Mais il appartient aussi à nos contrées, ne fût-ce que par la composition de couleurs qui lui sert de décor et pourrait se relier à certaines harmonies que l’on trouve dans la peinture abstraite allemande de la seconde moitié du XXe siècle et qui invite à l’introversion. Dans d’autres peintures, parfois traitées dans les seules grisailles, il laisse venir d’autres figures animales comme les chevaux. Ou alors un visage ou une silhouette féminine. Comme une apparition.

Stavelot. Galerie Le Triangle bleu. Cour de l’abbaye, 5. Jusqu’au 6 octobre.

Guy Gilsoul

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