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Couples influents, liaisons dangereuses?

Thierry Denoël
Thierry Denoël Journaliste au Vif

Laurette Onkelinx et Marc Uyttendaele, Jean-Paul Philippot et Laurence Bovy, Didier Reynders et Bernadette Prignon, Willy Demeyer et Michèle Lempereur… Lorsqu’un même couple concentre des pouvoirs différents, comment les gère-t-il, en interne? Et qu’en font-ils, en dehors du cercle privé? Surtout lorsqu’il s’agit de politique et justice.

Quand l’exécutif et le judiciaire se rencontrent intimement, cela donnelieu à des suspicions. Lui est ministre, elle est magistrate. Que doivent-ils se raconter sur l’oreiller ? Les exemples ne sont pas si rares : Laurette Onkelinx (PS) et Marc Uyttendaele; Philippe Busquin (PS) et Michèle Loquifer (Conseil supérieur de la Justice) ; Didier Reynders (MR) et Bernadette Prignon, feu Antoine Duquesne, ministre de l’Intérieur (MR) jusqu’en 2003, et Anne Bourguignont, ancien procureur du roi de Liège ; Pieter De Crem, actuel ministre de la Défense, et Caroline Bergez, avocate et juge à la cour d’appel de Gand ; ou encore feu Willy De Clerck, ancien ministre libéral flamand, et l’avocate Fernande Fazzi.

Les De Crem ont défrayé la chronique en 2010, lorsque l’épouse du ministre fédérale, l’avocate d’Aalter Caroline Bergez, a été nommée, par le Conseil supérieur de la justice, juge suppléant à la cour d’appel
de Gand. Une nomination qui ne requiert aucun examen préalable. Le député Groen Stefaan Van Hecke avait alors parlé d’un « exemple de copinage » et d' »une gifle aux jeunes juges ». La même année, la presse flamande affirmait également que madame De Crem avait choisi la nouvelle décoration des avions blancs du 15e Wing de transport de Melsbroek. L’intéressée a démenti.

Les époux Duquesne-Bourguignont, qui se sont connus sur les bancs de l’université de Liège, ont, eux aussi, fait l’objet d’allusions suspicieuses, surtout quand, à la fin des années 1990, la procureure du roi, femme d’un ministre libéral, se dépêtrait avec les affaires Cools, Agusta et Vanderbiest, impliquant des socialistes. « Mes parents avaient pourtant pris le parti ferme de ne pas aborder de questions délicates à la maison pour éviter de se mettre l’un l’autre dans l’embarras, se souvient Renaud Duquesne, leur fils, avocat et membre du MR de Marche. Ils se voyaient déjà peu et, quand ils se voyaient, ils évoquaient surtout les petits problèmes du quotidien familial. Cela n’a pas empêché la suspicion. Le temps qui passe a toutefois donné tort à ceux qui les ont montrés du doigt. »

L’enquête dans Le Vif/L’Express de cette semaine

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