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Blackout : « La Belgique doit recourir à des pratiques de pays du tiers-monde »

Le fait que des délestages puissent avoir lieu en Belgique afin de faire face à une pénurie d’électricité durant l’hiver est déplorable, a estimé mercredi le CEO de la fédération de l’industrie technologique (Agoria), Marc Lambotte. « Que la Belgique soit obligée de recourir à des pratiques en vigueur dans des pays du tiers-monde, c’est inacceptable », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.

La fédération sectorielle appelle le futur gouvernement à adopter une vision à long terme en matière d’énergie. « Nous souhaitons des décisions claires et réalistes dans ce domaine », a insisté le conseiller général d’Agoria, Frank Vandermarliere.

Ce dernier a regretté que de nombreuses décisions, notamment concernant le nucléaire, soient prises et systématiquement remises en question. Il a notamment fait référence aux discussions actuelles relatives à la prolongation de l’activité des réacteurs de Doel 1 et 2. « Personne ne croit que toutes les centrales nucléaires seront à l’arrêt d’ici 2025. Cette situation entraîne une grande incertitude et nuit aux investissements », a déploré en substance M. Vandermarliere.

Une campagne de sensibilisation vers la mi-octobre

Une campagne de sensibilisation des citoyens et des entreprises sera prête aux alentours du 15 octobre en vue du risque de pénurie d’électricité que connaîtra la Belgique cet hiver, a indiqué mercredi la secrétaire d’Etat à l’Energie, Catherine Fonck devant les Commissions de l’Economie et de l’Intérieur de la Chambre.

La secrétaire d’Etat a voulu rassembler l’ensemble des partenaires concernés par ce problème et en a fait part aux trois Régions. Les ministres flamand, wallon et bruxellois de l’Energie se sont montrés séduits par l’idée d’une campagne commune, a-t-elle expliqué. Il y aura une campagne de fond et des « coups d’accélérateur » seront donnés à l’approche des périodes à risque.

Plusieurs parlementaires ont insisté sur les problèmes que posait le plan de délestage dans certains endroits, notamment dans le port de Gand, la région du Centre ou quand des entreprises classées Seveso sont concernées. Mme Fonck a confié avoir reçu de nombreuses demandes de communes qui souhaitent être sorties du plan mais elle a rappelé l’importance d’un tel plan. « Si l’on a pas de plan de délestage, c’est le black-out total et c’est tout le monde dans le noir pendant plusieurs jours », a-t-elle souligné. Un courrier a été envoyé aux communes.

La secrétaire d’Etat a mis en avant plusieurs manières de résoudre certains problèmes, notamment en s’adressant au gouverneur qui peut prendre contact avec le gestionnaire de réseau de distribution. Il est aussi possible de considérer certains clients comme prioritaires, comme le sont déjà les hôpitaux, et de les reconnecter dans les minutes qui suivent le délestage.

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