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A l’ombre d’un sous-bois

Le Vif

L’homme vous croise à l’entrée d’un parc que vous croyiez connaître. Sous son bras, il porte une farde et une valise étroite en bois clair. Sa marche est assurée. Il sait où il va.

Toujours au même endroit découvert un jour de hasard. Il disparaît. Maintenant, assis, entouré par les buissons de vieilles ronces, protégé par la futaie, il s’assoit et observe le rythme des branches et l’écho de leurs feuilles. Cela dure longtemps mais le temps passe si vite et la lumière est si délicate. Il pose une feuille de papier et, de la main qui ne tient aucun outil, il trace des contours dans le vide blanc encore. Il cherche la musique du lieu. Puis, il prend de l’eau, pose un lavis comme on humecte la terre à ensemencer. Ensuite, avec un crayon de pastel, il pose un premier trait souple dont les contours s’égrènent et souvent se dissolvent au contact du support humide. Viennent alors d’autres tracés et une première feuille puis une deuxième. Peu à peu, du haut vers le bas, tout en ménageant un espace pour la lumière et la rêverie, il compose un aria pour ses « barbelés des bois » comme il les appelle. Peut-être un jour, trouverez vous Fréderic Dambreville assis en un autre endroit de friche et comme lui, à la manière d’un pêcheur au bord de l’eau, en viendrez-vous à votre tour à vous asseoir, heureux du spectacle offert dans une clairière qu’aucun panneau n’indique.

Guy Gilsoul

Bruxelles, Librairie Quartiers Latins. Place des Martyrs 14. Jusqu’au 12 octobre. Du ma au Sa de 10 à 18 heures. www.cgc-editions.be

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