© Reuters

A 53 ans, le prince Philippe s’est longuement préparé pour devenir le Roi des Belges

Le Vif

Le prince Philippe, Léopold, Louis, Marie est né à Bruxelles le 15 avril 1960. Il est le fils du roi Albert II et de la reine Paola et le frère aîné de la princesse Astrid et du prince Laurent.

Le prince fait ses études secondaires en français au Collège Saint-Michel à Bruxelles et en néerlandais à l’école de l’abbaye de Zevenkerken à Sint-Andries. Après avoir terminé ses humanités, il donne un tour militaire à son cursus en entrant en 1978 à l’Ecole Royale Militaire. Il devient sous-lieutenant en septembre 1980. En 1982, il obtient les brevets de pilote, parachutiste et commando. Il effectue notamment des vols en solo à bord d’un Mirage. En 1983, il est promu au grade de capitaine. Le prince héritier se tourne ensuite vers l’université mais préfère se rendre à l’étranger, au Trinity College de l’Université d’Oxford et, de septembre 1983 à juin 1985, à la Graduate School de l’Université de Stanford en Californie, où il obtient le titre de Master of Arts, dans l’option sciences politiques.

A son retour en Belgique à l’automne 1985, le prince Philippe suit un programme d’étude des aspects constitutionnels, politiques, économiques et sociaux de la Belgique. Il marque un intérêt particulier pour les problèmes de la jeune génération, tels que le chômage, la formation et la délinquance, à travers les initiatives de la Fondation Roi Baudouin, selon sa biographie officielle. Il poursuit également, par des sessions spéciales à l’Institut Royal Supérieur de Défense, l’étude de problèmes géopolitiques, stratégiques et de défense. Les événements en Europe orientale ont également retenu particulièrement l’attention du Prince, qui a ainsi entamé une série de voyages afin de se mettre au courant des évolutions de ces pays. Devant l’augmentation des activités du prince, la « Maison du Prince Philippe » est créée en 1992.

Le 31 juillet 1993 marque un tournant dans la vie de Philippe. Le roi Baudouin, figure tutélaire du prince, décède inopinément à Motril. Philippe, âgé alors de 33 ans et présenté souvent comme le successeur du cinquième roi des Belges, doit passer son tour. Selon les règles constitutionnelles, il revient au frère de Baudouin et père de Philippe, le prince Albert, de monter sur le trône. Le 6 août, en exécution d’une décision du conseil des ministres, Philippe est nommé président d’honneur de l’Office Belge du Commerce Extérieur (OBCE). Il succède à son père qui exerçait cette fonction depuis 1962. Selon les informations relayées par plusieurs médias, le nouveau souverain voit dans cette institution un instrument idéal de formation d’un futur roi. Le prince héritier présidera à ce titre de nombreuses missions économiques à l’étranger qui le mèneront aux quatre coins du monde. Le 21 juin 1994, Philippe prête serment comme sénateur de droit.

En 1998, un Fonds Prince Philippe voit le jour pour encourager les échanges entre les citoyens et les organisations des trois Communautés du pays. A la même époque, un nouveau tournant a lieu dans la vie de ce prince que l’on voit toujours seul. Il rencontre une jeune femme issue de l’aristocratie belge, Mathilde d’Udekem d’Acoz. Née le 20 janvier 1973 à Uccle, elle est la fille du comte et de la comtesse Patrick d’Udekem d’Acoz. Les noces sont célébrées le 4 décembre 1999. Quatre enfants naîtront de cette union: Elisabeth, le 25 octobre 2001, Gabriel, le 20 août 2003, Emmanuel, le 4 octobre 2005 et Eléonore, le 16 avril 2008. En 2010, Philippe est promu au grade de Lieutenant général et de vice-amiral.

Les principaux hobbies du Prince sont la lecture et le sport, selon le Palais. Le prince Philippe a ainsi participé à la dernière édition des 20 kilomètres de Bruxelles et a bouclé le parcours en moins de deux heures. Le Palais a diffusé récemment quelques éléments d’une biographie plus vaste. Il met en exergue les qualités intellectuelles du prince, notamment sa passion pour la philosophie et son histoire. Il fait part aussi de voyages incognito de Philippe dans divers pays, dont l’Inde où il a servi en tant que volontaire anonyme auprès de Mère Teresa. La personnalité de Philippe a fait couler beaucoup d’encre ces dernières années. Dans les médias, il est souvent décrit comme un homme introverti, à l’allure parfois gauche, contrastant avec la jovialité de son père. Ce que certains ont considéré comme des gaffes ont fait apparaître la difficulté de la place de prince héritier dont la Constitution ne dit mot.

En novembre 2004, le premier ministre Guy Verhofstadt doit s’expliquer devant la Chambre après des déclarations faites par le Prince à propos du Vlaams Belang lors d’une mission en Chine. Il avait confié en aparté à un journaliste qu’il s’opposerait toujours à des gens ou des partis qui menacent la Belgique. En février 2005, l’apposition de sa signature au bas d’un document de la FEB et de son équivalent grec suscite à nouveau la polémique. Guy Verhofstadt dit alors souhaiter que ce genre d’incident ne se reproduise plus. En janvier 2007, il devra pourtant rappeler à l’ordre le prince après que celui-ci, mécontent du compte-rendu d’une mission en Afrique, eut interpellé deux journalistes flamands.

Au fil des années, la discrétion qui entourait la vie privée des membres de la famille royale, en en faisant presque un sanctuaire, s’amenuise. Philippe n’échappera pas à cette évolution. En octobre 2012, un livre écrit par un journaliste sur la famille royale évoque le passé du prince et fait état d’une relation homosexuelle et du recours à l’insémination artificielle. Le Palais dénonce des informations « erronées et injurieuses ». Le prince se contente d’une réaction empreinte de « sérénité »: il affirme le bonheur que lui procure son mariage avec Mathilde et la paternité de ses quatre enfants. Saisi d’une plainte, le Conseil de déontologie journalistique relèvera plusieurs manquements, dont le recours à l’insinuation et l’atteinte à la vie privée.

L’âge d’Albert II et les informations qui ont circulé sur son abdication prochaine ont mis le prince héritier encore un peu plus sous le feu des projecteurs, en particulier au cours des dernières missions économiques qu’il a présidées, très courues par les médias. Philippe y est apparu plus à l’aise et sûr de lui que par le passé. Un mois à peine après son retour de l’ouest des Etats-Unis, la nouvelle tombe: le roi abdique. A 53 ans, le prince héritier accède à la fonction à laquelle il s’est préparé depuis son jeune âge.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire