© Reuters

Qui a agressé le président du Sénat de la RDC à Paris?

Léon Kengo, le président du Sénat de la République démocratique du Congo a été agressé samedi après-midi à Paris. Kinshasa accuse des partisans d’Etienne Tshisekedi, le principal opposant au président Joseph Kabila, d’en être responsable.

Les tensions congolaises se déplacent à Paris. Le ministère français des Affaires étrangères a confirmé, dimanche, l’agression de Léon Kengo wa Dondo, 76 ans. Le président du Sénat de la RDC est arrivé en train depuis Bruxelles à Paris, gare du Nord à 17H00 GMT, où une voiture avec un chauffeur l’attendait. Alors qu’il pénétrait dans le véhicule, il a été frappé par des hommes pouvant être des compatriotes.

Bernard Valero, porte-parole du ministère, a souligné que celui-ci « était en France dans le cadre d’un déplacement privé dont les autorités françaises n’avaient pas été informées ». « Les forces de l’ordre lui ont naturellement prêté secours dès que possible et les autorités françaises ont veillé à ce qu’il soit admis sans délai dans un hôpital parisien afin de s’y faire soigner », a ajouté Bernard Valero. Selon les premières informations de Kinshasa, Kengo « aurait eu des dents arrachées, il a été piétiné, roulé à terre » et a été hospitalisé près de la gare du Nord.

L’indignation du régime congolais

Pour le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende, le président du Sénat « a été agressé par des ‘combattants’ proches d’Etienne Tshisekedi », l’opposant qui s’est proclamé « président élu » de RDC après le scrutin contesté du 28 novembre.
« Nous protestons de la manière la plus ferme contre cette énième agression perpétrée en France au vu et au su des autorités françaises contre des officiels congolais », a ajouté Mende. D’après lui, les agresseurs reprochaient à Kengo, leader de l’Union des forces du changement (UFC), arrivé quatrième (4,95%) de la présidentielle remportée par le sortant Joseph Kabila (48,95%), de « n’avoir pas retiré sa candidature aux dernières élections, ce qui n’a pas permis à leur chef (Tshisekedi) d’être élu ». Ce dernier ayant obtenu 32,33% des suffrages.

« Je crois qu’effectivement il y a de soi-disant représentants de l’opposition (…) qui s’auto-mandatent mais qui en l’occurrence se trompent à la fois de combat et de méthode surtout, parce que ce n’est pas comme cela que l’on fera avancer la démocratie d’une manière générale, au Congo ou ailleurs », a déclaré l’ambassadeur de France à Kinshasa, Luc Hallade, dénonçant des « méthodes de voyous ».

« On espère qu’on arrivera à mettre la main sur les auteurs de cette agression et qu’ils pourront être traduits en justice », a ajouté Hallade, à qui les autorités ont dit leur souhait « qu’on renforce la protection des (…) diplomates et des missions diplomatiques » en France.

Léon Kengo avait demandé avec deux autres candidats l’annulation de la présidentielle, jugeant le processus entaché d’irrégularités. Plusieurs pays et missions d’observations électorales nationales et étrangères ont également relevé de nombreuses irrégularités dans cette élection.

LeVif.be avec L’Express.fr

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire