Arrêt de l’ERT – La ministre Laanan rédige une proposition de résolution du parlement de la FWB

(Belga) La ministre francophone de l’Audiovisuel, Fadila Laanan, a rédigé mardi une proposition de résolution du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour que celui-ci appelle toutes les autorités à faire pression sur le gouvernement grec, dans l’espoir qu’il revienne sur sa décision d’arrêter la radio-télévision publique ERT, a-t-elle indiqué mercredi à l’agence Belga.

« C’est un jour noir pour la démocratie et la liberté de presse », a commenté la ministre, qui tient à rassurer en soulignant qu’une telle situation est impossible en Belgique. « Les différents gouvernements font preuve d’un soutien important à la liberté de la presse et dégagent suffisamment de moyens lors de l’élaboration des budgets pour que les radios et télévisions puissent assurer leur mission de service public. » La résolution, qui sera débattue la semaine prochaine au parlement, a déjà été signée par les députés socialistes Alain Onkelinx et Jean-François Istasse, précise Mme Laanan. Elle a pour objectif que la Fédération Wallonie-Bruxelles appelle le gouvernement grec à cesser la coupure de l’ERT et que celui-ci remette en place un service public audiovisuel, éventuellement avec l’aide de l’Union européenne de radio-télévision (UER). La résolution évoque également « l’indignation » des députés de la Fédération, leur « soutien total » à la population grecque et leur appel à toutes les autorités, parmi lesquelles le parlement européen, à faire pression sur Athènes pour que la décision soit revue. La ministre y déclare également avoir pris acte avec satisfaction de la réaction de l’UER, dont le président est l’administrateur de la RTBF Jean-Paul Philippot. Celui-ci a écrit au Premier ministre Samaras pour l’appeler à « user de tous ses pouvoirs pour annuler immédiatement cette décision ». « L’existence de médias de service public et leur indépendance à l’égard du gouvernement sont au coeur des sociétés démocratiques », souligne l’organisation européenne, qui fait part de sa « profonde consternation ». « Toute modification de grande portée dans le système de médias publics ne devrait être décidée qu’après un débat ouvert et exhaustif au parlement et non à travers un simple accord entre deux ministres. » La Commission européenne, de son côté, déclare « avoir pris acte de cette décision, prise en toute autonomie ». « La décision des autorités grecques doit être replacée dans le contexte des grands et nécessaires efforts que les autorités font pour moderniser l’économie grecque. Ceux-ci incluent l’amélioration de son efficacité et l’efficience du secteur public. » La Commission assure par ailleurs « soutenir le rôle de la radiodiffusion publique en tant que partie intégrante de la démocratie européenne » et se réjouit donc « de l’engagement du gouvernement grec de lancer un acteur médiatique financièrement viable qui remplit le rôle important de la radiodiffusion publique ». Le gouvernement grec a annoncé mercredi le dépôt d’un projet de loi réorganisant l’audiovisuel public en Grèce, après la fermeture autoritaire mardi soir de la vénérable radiotélévision publique ERT, membre fondateur de l’UER, à la stupeur générale. En réaction, Télé Bruxelles a remplacé mercredi son logo à l’antenne par une mention « Solidarité ERT ». « Ce geste symbolique vise à montrer qu’aucune télévision européenne, et certainement pas celle de la capitale de l’Europe, ne reste indifférente à la situation de l’ERT et de son personnel. Quel que soit le débat sur la gestion de l’entreprise, rien ne justifie la coupure brutale d’un émetteur », estime la chaîne dans un communiqué. (Belga)

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