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Vacances du futur : comment voyagera-t-on dans 20 ans ?

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Selon les spécialistes, le tourisme de masse est voué à disparaitre. Place au voyage par procuration, hyperconnecté ou dans des zones de conflit. Voici les grandes tendances du futur en matière de tourisme.

« Le touriste est le reflet, en mouvement, des mutations de son époque », affirme le magazine Usbek & Rica qui a réalisé un dossier sur le tourisme du futur. C’est pourquoi il est intéressant de se pencher sur les tendances qui se dessinent en matière de voyage pour essayer de comprendre dans quelle société nous vivrons demain.

En 2015, 1,2 milliard de touristes ont parcouru le monde. En 2030, ils devraient être 2 milliards. Cette nouvelle vague touristique s’accompagnera de changements majeurs : ce sera la fin des hébergements classiques, du tourisme de masse et des tours organisés. Cela laissera place à une expérience personnelle guidée par les outils technologiques et les recommandations des autres voyageurs.

Les destinations à la mode

Comme aujourd’hui, les destinations phares seront déterminées par la situation géopolitique. Un lieu en guerre pourra très vite se transformer en destination de villégiature, une fois la dernière bombe lâchée. Inversement, une destination attractive pourra être proscrite après une attaque terroriste.

La téléportation

Dans le futur, il sera possible de voyager sans bouger de son canapé grâce à la réalité virtuelle. Ce dépaysement par procuration pourrait apporter une solution pour visiter les lieux trop difficiles d’accès, trop dangereux ou trop bondés.

Grâce aux nouvelles technologies, « on (pourra) ressentir le soleil, le sable et la mer sur son canapé. Sous la forme d’une  »e-peau », un seul voyageur (pourra) faire voyager des millions de personnes connectées à distance », prédit Sophie Lacour, chercheuse et directrice générale d’Advanced Tourism.

Le tourisme en zone de conflit

La tendance se dessine également vers un tourisme « trash » : visiter des pays en guerre, des zones de conflit deviendra un moyen de vivre des sensations fortes pour les plus intrépides. Une réponse au confort moderne et à nos vies aseptisées en manque de relief ?

Une agence de tourisme américaine, appelée « War zone tour », propose déjà ce genre de voyage aux têtes brûlées qui veulent « aller voir par eux-mêmes ». Cela coûte entre 2000 et 8000 euros la journée pour arpenter les zones de guerre en Irak, Afghanistan ou en Libye.

Mais d’autres font le pari d’un tourisme encore plus noir en prédisant l’arrivée, dans 200 ans, de véritables Hunger Games légalisés et télévisés.

Guidés par des robots

Le tourisme de masse est voué à disparaitre, selon les spécialistes. Il sera remplacé par un tourisme à la carte, élaboré par des algorithmes de plus en plus puissants qui pourront prendre en compte une infinité de paramètres : Google vous suggèrera une destination qui pourra correspondre à vos attentes, en tenant compte de l’allergie d’un copain, des centres d’intérêt de votre enfant et se chargera même de trouver quelqu’un pour garder votre chat. Les vacances à la carte seront pensées par la machine.

Les applications viendront aussi faciliter l’expérience du voyage : traduction instantanée, réalité augmentée, etc. Une véritable « nounou-boussole » qui transformera l’expérience du voyageur.

Des hôtels éphémères

Airbnb a, depuis quelques années, mis un grand coup de pied dans la fourmilière du logement touristique. À elle seule, la plateforme a fait apparaitre plus de 2 millions de nouvelles chambres sur le marché. Même les plus grands groupes hôteliers s’en sont trouvés déstabilisés.

Les hôtels de demain devront donc s’adapter pour survivre. Ils deviendront une expérience à part entière. Fini l’hôtel moyen qui offre seulement une chambre, une douche et un petit-déjeuner.

L’hôtellerie éphémère pourrait également faire son apparition sur des lieux exceptionnels, durant des évènements. Des ingénieurs sont déjà en train de plancher sur le défi technique. L’imprimante 3D devrait d’ailleurs y jouer un rôle clé.

Les derniers Robinson

Pourtant, prédisent les spécialistes, face à cette débauche de technologie et d’adrénaline, il devrait rester quelques irréductibles. Ceux qui continueront à voyager tout en résistant aux tendances et aux bouleversements technologiques : ce sera le voyage low tech, calibré pour se déconnecter, casser la routine et quitter la meute. Pour ceux-là, le luxe ultime sera celui de la lenteur.

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