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Les clés pour maîtriser de nouvelles compétences

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Qu’est-ce qui fait qu’on arrive à maîtriser une compétence, ou à devenir le meilleur dans son domaine ? Plutôt le temps d’entrainement ou la manière d’apprendre ? Ou bien faut-il absolument un  » talent inné  » ?

On consacre souvent beaucoup de temps à apprendre une nouvelle compétence, ou à la perfectionner. Mais le résultat n’est pas toujours à la hauteur des efforts fournis, et cela en décourage plus d’un. Est-il possible de rendre cet entrainement efficace, voire infaillible ?

10.000 heures

Le psychologue Anders Ericsson a beaucoup étudié la question. Il est notamment célèbre pour avoir affirmé que tous les artistes de classe mondiale ont en commun d’avoir investi au moins 10.000 heures. Cela signifie avoir une méthodologie d’apprentissage et de perfectionnement structurée, axée sur la réduction des erreurs et des échecs, et poussant à s’améliorer constamment. Cette théorie permettrait, selon lui, de transformer un néophyte en professionnel.

10.000 heures, vraiment ? L’auteur a précisé ultérieurement que sa théorie, mal comprise, ne devait pas être prise au pied de la lettre. L’entrainement nécessaire à la maîtrise d’un art, d’un sport ou d’une compétence ne doit pas simplement être quantitatif, mais aussi qualitatif. La remise en question proactive de son travail et de sa méthode sont également des éléments importants.

Les clés pour maîtriser de nouvelles compétences
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Pour lui, mieux vaut apprendre de manière ciblée, que d’y accorder plus de temps sans méthodologie précise. Il est donc crucial, au préalable, d’identifier les points ou domaines qui ont besoin de travail et d’élaborer un plan. Un processus qu’Ericsson appelle « pratique délibérée ». Selon lui, développer la bonne mentalité de travail prime sur le talent pur. Être le meilleur dans son domaine ne serait donc pas inné, mais le résultat d’un effort précis. Selon Malcom Gladwell, journaliste du New Yorker qui a popularisé cette théorie, la répétition et l’obstination seraient la clé.

Autres critères

Si le temps passé à l’amélioration aide, il n’est pas le point le plus important. « Il ne s’agit pas du temps consacré à la pratique, mais de l’engagement de l’apprenant. S’il se corrige, s’il change la manière de procéder », explique Ericsson, qui souligne que faire davantage mais en répétant les mêmes erreurs n’aidera jamais personne à faire mieux.

De nombreux universitaires ont voulu tester cette « théorie des 10.000 heures ». Si la pratique est jugée efficace et importante d’un point de vue théorique, elle ne se vérifie pas toujours dans la vie réelle. Un autre point important à prendre en compte est l’âge de début de l’apprentissage. C’est le cas lors de l’apprentissage d’une nouvelle langue, par exemple. Selon une étude publiée l’an dernier, il serait « quasi impossible » d’atteindre une maîtrise d’une nouvelle langue similaire à la langue maternelle après l’âge de 10 ans.

Cinq conseils pour atteindre l’excellence

– Déterminer son objectif de manière précise. On ne peut pas planifier et adapter son apprentissage si on ne sait pas pourquoi on le fait.

– Travailler à partir de son objectif et éliminer de son entrainement ce qui n’est pas nécessaire pour l’atteindre.

– Diviser son plan d’attaque en petites étapes et se fixer des délais pour chacune. Une bonne manière de voir si l’apprentissage prend du retard, par exemple.

– Demander l’avis d’une personne expérimentée ou se comparer à d’autres personnes qui maîtrisent la tâche en question.

– Si l’apprentissage stagne, il faudra peut-être revenir un peu en arrière. Il ne faut pas le considérer comme un échec, mais une chance de faire mieux.

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