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Le point Nemo, le « cimetière » des déchets spatiaux

Muriel Lefevre

Dans « la partie centrale du Pacifique sud », il existe ce qu’on a baptisé le Point Nemo, le cimetière des déchets spatiaux. C’est aussi le point le plus isolé de la Terre.

« Le point Nemo se trouve au large des côtes de l’Antarctique, de la Nouvelle-Zélande, des îles Piticairn et du Chili », a expliqué à l’AFP Stijn Lemmens du Bureau des débris spatiaux de l’ESA (Agence spatiale européenne) à Darmstadt.

Cet endroit perdu au milieu du Pacifique, appelé « pôle d’inaccessibilité » ou Point Nemo en hommage au capitaine de Jules Verne, représente l’endroit le plus isolé du monde, distant de 2.688 km de la première terre émergée, l’île Ducie, un atoll inhabité.

« C’est plutôt une zone qu’un point », explique Florent Deleflie, astronome de l’Observatoire de Paris. « Et comme cette zone est très large, elle est la plus propice à ce genre d’opération » ajoute l’astronome, qui précise que « même en cas de chute contrôlée, il reste une incertitude sur le point de rentrée dans l’atmosphère de l’engin ».

De plus, c’est un lieu qui semble héberger peu de faune et de flore, souligne Stijn Lemmens.

« Il est donc utilisé comme décharge, ou +cimetière spatial+ pour employer un terme plus poli », explique le spécialiste de l’ESA.

Ce cimetière a déjà accueilli 250 à 300 engins spatiaux en fin de vie. Le plus célèbre restant, à ce jour, la station spatiale soviétique Mir de 120 tonnes.

« Aujourd’hui, on l’utilise souvent pour les vaisseaux cargo Progress qui ravitaillent la Station spatiale internationale (ISS) », explique Stijn Lemmens. L’énorme station internationale doit d’ailleurs, elle aussi, finir ses jours au Point Nemo, en 2024.

Mais même si la zone est particulièrement déserte, quand un engin spatial va engager sa chute vers le cimetière, « le trafic aérien est prévenu, la navigation maritime également », explique Florent Deleflie.

La station spatiale chinoise Tiangong-1 s’est désintégrée lundi en plein vol alors qu’elle regagnait la Terre au-dessus du Pacifique, au terme de deux années d’évolution incontrôlée en orbite.

Le CMSEO n’a pas fourni les coordonnées exactes du point de chute, évoquant seulement « la partie centrale du Pacifique sud ».

Comme la plupart des engins spatiaux, elle devait effectuer une rentrée contrôlée dans l’atmosphère terrestre, mais a cessé de fonctionner en mars 2016.

Avec AFP

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