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Greffe : le cochon, futur donneur d’organes pour l’homme ?

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Un pas de plus a été franchi par les scientifiques pour la transplantation d’organes de cochons chez l’être humain.

C’est grâce à la technologie d’édition de gènes que ce genre de greffes pourrait être possible. « C’est l’exemple le plus extrême, à ce jour, de la précision des modifications génétiques généralisées qui est rendue possible grâce au CRISPR (technologie révolutionnaire permettant de « rechercher-remplacer » des séquences d’ADN ) », écrit la journaliste du magazine Science dans un article repéré par le Courrier International.

Les scientifiques de l’équipe du Pr George Church, de la faculté de médecine de Harvard, sont parvenus à éradiquer des séquences génétiques potentiellement nocives pour les humains dans des cellules d’organes de porcs, à 62 emplacements différents. C’est-à-dire l’inactivation, à l’échelle du génome de cochon, du risque rétroviral endogène porcin (PERV). Cette sorte de virus est soupçonnée de déclencher des réactions de rejet lors d’éventuelles transplantations du porc vers l’humain.

Les organes des porcs sont de taille similaire aux organes humains et il existe des analogies génétiques entre les deux espèces. Certains scientifiques pensent donc que les organes de cochon pourraient pallier le manque d’organes humains disponibles pour des greffes. « Mais jusqu’à présent, personne n’avait été en mesure de contourner la violente réponse immunitaire que les cellules de cochon provoquent [chez l’humain] », précise la journaliste de Science.

Ecarter les risques de PERV, « cela fera déjà un problème de moins à régler », a expliqué à Science Daniel Salomon, physicien et immunologiste au Scripps Research Institute à San Diego. Mais il reste encore d’autres étapes pour rendre les greffes d’organes de cochon possibles et opérationnelles.

En effet, « les chercheurs doivent encore identifier toutes les nombreuses autres molécules du cochon qui provoquent des rejets de la part du système immunitaire humain et pour chacune d’entre elles, ‘assommer’ les gènes responsables, sans pour autant tuer le cochon ». Church affirme que son équipe dispose d’une telle liste de gènes et travaille pour l’instant à leur désactivation.

« Ils espèrent avoir des embryons de cochons sans PERV, compatibles avec le système immunitaire, prêts à être implantés dans des femelles porteuses dès 2016 », dévoile Science.

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