Un foie artificiel imprimé en 3D. © Capture d'écran Dailymotion

Des organes en 3D pour entrainer les chirurgiens

Stagiaire Le Vif

Au Japon, une société reproduit des organes grâce à l’impression en trois dimensions. Des foies, des coeurs et des poumons plus vrais que nature pour former et entrainer les chirurgiens.

Une société japonaise s’est spécialisée dans l’impression 3D. Elle reproduit différents organes du corps humain en trois dimensions. Ces organes imprimés sont destinés à devenir un outil d’entrainement pour les chirurgiens. L’occasion de parfaire leurs compétences, voire de faire des essais, sans pour autant risquer la vie du patient opéré.

« Humide, doux, infecté de tumeurs et strié de vaisseaux sanguins, ce poumon ultraréaliste n’est qu’un exemple du panel d’organes que propose une petite entreprise japonaise« , rapporte Sciences & Avenir. Ce type d’organe humide va être utilisé pour des formations chirurgicales à partir du mois prochain au Japon.

Cependant, l’organe n’est pas lui-même imprimé en 3D. Il est tout d’abord fabriqué à partir d’un moule qui est façonné avec la technologie 3D. Celle-ci consiste en fait à superposer des couches de résine pour obtenir une forme en trois dimensions basées sur les données d’une image numérique d’un organe réel. Ces techniques de numérisation permettent donc de reproduire à l’identique et en détail un estomac, un poumon ou encore un coeur. Une résine sous forme de gel synthétique sera alors injectée dans le moule fabriqué par l’impression 3D pour former l’organe.

Des organes plus vrais que nature

« Ce modèle restitue la texture de l’organe et les saignements dans le but de faire réellement éprouver au praticien les conséquences de ses gestes », explique Tomohiro Kinoshita, fondateur de la société Fasotec, au sud-est de Tokyo.

Le réalisme de l’organe est poussé : non seulement il en est la copie parfaite visuellement et au toucher, mais il a aussi la même masse que l’organe de base. Quand le chirurgien utilise le bistouri, la réponse de l’organe est identique à la réaction réelle dans le corps humain. Selon Maki Sugimoto, chirurgien et professeur à l’Université de Kobe, « non seulement les jeunes en formation, mais aussi les praticiens expérimentés peuvent tirer profit d’exercices avec ces reproductions ». De plus, d’autres modèles du genre existent déjà, mais sont beaucoup moins complets. « Les modèles actuels sont trop simples, les détails de l’anatomie pas fidèlement restitués. Ici, le toucher est similaire à celui d’un vrai foie », explique-t-il à l’AFP.

De frais organes imprimés en 3D ?

Les organes 3D actuels ne sont peut-être qu’une étape avant l’impression de véritables en 3D. Cela pourrait se faire à partir de cellules qui les rendraient donc fonctionnels, viables. À terme, on pourrait même imaginer qu’il soit possible de les transplanter dans le corps humain.

Cependant, de nombreux obstacles freinent encore cette ultime étape, comme l’expliquait Sciences et Avenir en novembre 2014 dans un article sur la bio-impression 3D. Mais de nombreuses recherches sont en cours sur la bio-impression et la possibilité d’imprimer des tissus humains à partir d’une « encre biologique ». (O.L.)

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