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Découverte de traces de chirurgie dentaire sur une momie égyptienne

A Bruxelles, les musées royaux d’Art et d’Histoire et les cliniques universitaires Saint-Luc ont découvert des traces de chirurgie dentaire sur une momie égyptienne de 2.700 ans. Leur découverte a pu être faite grâce la reconstitution des mâchoires par une imprimante 3D sur base d’images de CT scan.

Les deux institutions se sont associées en 2015 dans le cadre d’un projet de thèse visant à procéder à l’analyse médicale de momies. Une quinzaine de momies humaines, mais aussi d’autres animales, issues des collections muséales, ont été passées sous un CT scanner haute résolution des cliniques universitaires Saint-Luc.

Les chercheurs ont remarqué sur ces images que la momie Osirmose montrait des traces d’une intervention dentaire avec un objet chirurgical. Le patient était un dignitaire, un portier du temple de Rê, qui a vécu pendant la XXVe dynastie, il y a 2.700 ans.

Le maxillaire supérieur comportait des traces d’une extraction d’une racine dentaire ainsi que d’une ouverture d’une lésion osseuse. « Il y a des lésions infectieuses dues à des problèmes dentaires qui ont traversé l’os et cela fait naturellement des trous ovales ou arrondis », a détaillé le professeur Raphaël Olszewski du service de stomatologie et de chirurgie maxillofaciale aux cliniques universitaires Saint-Luc. « Il y a aussi deux lésions qui ne sont pas naturelles: une lésion en forme de cube avec des angles droits et une lésion ovale faite avec un instrument chirurgical qui a permis d’enlever de l’os du côté palatin pour libérer du pus ».

Caroline Tilleux, archéologue aux musées royaux d’Art et d’Histoire, explique que cette découverte a pu être effectuée grâce à « un concours de circonstances, parce que la momie était bien conservée, parce qu’on a réalisé des CT scans de cet individu, mais aussi parce qu’on a réalisé un modèle 3D de cette dentition et parce qu’on a réunit un collectif d’acteurs avec des compétences bien spécifiques (…) Maintenant, ce qui serait intéressant, c’est de voir dans d’autres institutions où des CT scans ont été réalisés si on peut découvrir d’autres traces d’interventions humaines sur des dentitions ».

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