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Comment le réchauffement de la planète aggrave les catastrophes climatiques

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Le réchauffement climatique a un impact sur la planète et sur les phénomènes météorologiques. Mais à quel point ? Et quelle part peut-on attribuer à l’Homme ? Une étude fait le tour de la question.

Le journal de l’Académie des sciences américaine (PNAS) a tenté de quantifier l’influence du réchauffement climatique sur les évènements climatiques extrêmes. Les scientifiques sont partis du constat suivant : les évènements climatiques extrêmes ont augmenté dans de nombreuses régions du globe. Par le passé, les scientifiques évitaient généralement de relier directement un évènement météorologique isolé au changement climatique, en citant notamment les difficultés de séparer l’influence humaine et la variabilité naturelle de la météo. Mais c’est en train de changer.

Attribution des évènements extrêmes

Les recherches visant à tester l’influence du réchauffement de la planète sur des évènements individuels ont déjà augmenté, mais eux veulent aller encore plus loin. Ils ont constaté que le réchauffement climatique historique a augmenté la sévérité et la probabilité de plusieurs types d’évènements climatiques dans la zone observée (vagues de chaleur, sécheresses, inondations,…).

Dans cette étude, les chercheurs de l’université de Stanford et de l’université de Los Angeles (Californie) décrivent un « cadre » en quatre étapes pour tenter de vérifier si le réchauffement climatique a contribué à la mise en place de certains évènements climatiques record. Cet article scientifique est un des derniers du genre, en plein essor, sur « l’attribution des évènements extrêmes » (« extreme event attribution »). Cette nouvelle science du climat combine les analyses statistiques des observations climatiques avec des modèles informations de plus en plus puissants afin de déterminer l’influence du changement climatique sur les évènements météorologiques extrêmes individuels.

Influence humaine non négligeable

Noah Diffenbaugh, meneur de l’étude, considère la démarche comme « conservatrice ». Pour éviter de lier de manière inappropriée un évènement au changement climatique, ils partent du principe que le réchauffement n’y est pour rien, une sorte de « présomption d’innocence », dit-il. Ils utilisent ensuite les statistiques pour vérifier cette hypothèse.

Les scientifiques ont donc appliqué leur modèle aux évènements les plus chauds, les plus secs et les plus humides qui se sont produits dans différentes zones du globe. Selon leurs conclusions, le réchauffement climatique engendré par les émissions humaines de gaz à effets de serre a augmenté la probabilité des évènements les plus chauds dans plus de 80% des surfaces étudiées. Pour les évènements les plus secs et les plus humides, l’influence humaine a augmenté leur chance sur environ la moitié des zones observables. Chaque évènement météorologique exceptionnel n’a donc pas une origine humaine détectable, « mais on s’en rapproche », confie Diffenbaugh.

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