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Ce que le Covid nous a appris: la spécificité des enfants

Ludivine Ponciau
Ludivine Ponciau Journaliste au Vif

Immunologie, pneumologie, cardiologie, pédiatrie… En deux ans de Covid, la recherche scientifique et l’expérience de la pandémie ont donné lieu à de grandes avancées dans plusieurs domaines. Voici les bonnes nouvelles de la crise sanitaire.

Les raisons pour lesquelles les enfants infectés sont en général très peu malades restent relativement mystérieuses. « L’une des hypothèses est qu’ils sont protégés par des anticorps qu’ils produisent en réponse aux coronavirus responsables de rhinite banales, très fréquentes au cours des premières années de vie », formule l’immunologue de l’ULB, Michel Goldman.

Une « bizarrerie » qui impressionne toujours autant Pierre Smeesters (Huderf): « Les enfants ne sont pas des adultes en miniature. Ils développent une réponse immunitaire différente, avec des caractéristiques propres. C’est ce qu’on a observé avec les différents variants. En même temps, ils ne sont pas si différents ; disons qu’ils se montrent plus efficaces que les adultes pour développer une réponse immunitaire et régler la question Covid plus rapidement. Je reste d’ailleurs plus inquiet face à des enfants qui ont la grippe et qui sont aux soins intensifs qu’avec ceux qui ont la Covid. »

Rôle de transmission

« L’ autre leçon, poursuit le médecin de l’Huderf, c’est que les enfants vivent dans la société et, même s’ils ne sont pas malades, leur rôle dans l’échelle de transmission a évolué. Sur ce point, on n’a pas encore tout compris. » Il semble en effet que les sujets plus jeunes aient joué un rôle mineur dans la transmission quand les adultes n’étaient pas encore vaccinés. Mais depuis le vaccin, on constate chez eux un taux de positivité plus important. « On a alors assisté à certaines prises de parole affirmant que les enfants étaient les moteurs de l’épidémie. En réalité, ils n’en sont toujours que l’un des moteurs. »

Une récente étude réalisée par des chercheurs de l’Institut français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) avance une explication qui doit encore être vérifiée: la réponse interféron qui fait partie de la réponse immunitaire innée ne serait pas la même selon l’âge des patients. Les enfants âgés de moins de 15 ans, indique l’étude, ont une expression accrue d’interférons de type III, molécules peu inflammatoires et d’action locale, qui contrôlent le virus localement au niveau de son point d’entrée, dans la muqueuse nasopharyngée. A l’inverse, les adultes, et en particulier les personnes âgées, expriment préférentiellement des interférons de type I, qui sont inflammatoires et ont une action plus systémique (NDLR: dans tout l’organisme). Cette différence entre le type d’interférons et cette immunité naturelle très élevée chez les enfants leur permettraient d’être moins malades.

L’une des formes sévères qui s’est manifestée chez des enfants, à savoir la maladie de Kawasaki, a aussi intrigué les pédiatres. « Depuis, on a affiné nos connaissances sur l’ensemble des critères pour la reconnaître », rassure le Dr Pierre Smeesters.

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