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Le beau geste de Bernard Werber: « Je ne me suis pas vengé alors que j’en avais la possibilité »

Bernard Werber, 57 ans, écrivain. Dernier titre paru : La Boîte de Pandore (Albin Michel).

Qu’est-ce qu’un beau geste ?

Un geste qui s’intègre à l’harmonie de la nature, qui va au-delà de l’humanité et qui permettrait d’arrêter la destruction pour la remplacer par une énergie de construction.

Qu’avez-vous récemment fait pour vous-même ?

J’ai fait des enfants (il rit). Je me fais un cadeau tous les matins, un cadeau d’écriture, comme si je m’envoyais un film dans ma tête. Cela me ravit pour la journée entière et je remercie alors l’univers de m’avoir donné ce talent.

Et pour votre entourage, privé ou professionnel ?

Je donne des master classes depuis deux ans, une manière de faire don aux autres de mon savoir-faire pour qu’ils puissent connaître les mêmes joies que les miennes à travers l’écriture. Parmi ces élèves, je sais que certains seront plus heureux en écrivant.

Et pour la société ?

Je prodigue des séances d’hypnose régressive aux amis qui me le demandent. C’est une bonne manière de gagner du temps et d’éviter la psychanalyse car en quarante minutes, ils comprennent pourquoi ils sont comme ils sont. Je pense que dans l’absolu, si l’homme détruit beaucoup de choses, c’est avant tout parce qu’il ne sait pas qui il est, ni où se trouve sa place.

Quel beau geste avez-vous posé pour des gens qui ne vous aiment pas ou que vous n’aimez pas ?

Je ne me suis pas vengé alors que j’en avais la possibilité. Par exemple, quand Le Nouvel Obs (NDLR : Bernard Werber y fut journaliste scientifique de 1983 à 1990) m’a viré alors que je n’étais pas en tort, je ne suis pas allé en justice. Je refuse d’être un redresseur de torts qui utiliserait la violence pour se défendre de celle des autres.

Qu’avez-vous lu, vu ou entendu récemment qui vous réconcilie avec la nature humaine ?

Une serveuse du Molitor (NDLR : un hôtel de luxe parisien) qui m’a offert le petit déjeuner en me disant que cela lui faisait du bien de me voir travailler là tous les matins.

Quel est l’acte dont vous êtes le plus fier ?

L’éducation de mon fils parce que je vois maintenant les résultats de ce que j’ai pu lui donner. Je pense qu’il est heureux, qu’il se réalise et qu’il a pu aller plus vite que moi.

Quel acte a-t-on posé à votre égard et qui a changé votre vie ?

Une écrivaine, Reine Silbert, qui m’a dit un jour : « Ne perds pas ton temps dans le journalisme, ton truc c’est d’être écrivain. » Et puis mon éditeur, Albin Michel, qui a cru en moi.

Qui vous inspire ?

Les écrivains Philip K. Dick, Stephen King, Isaac Asimov et Frank Herbert : mes quatre maîtres que je ne veux jamais perdre de vue.

Selon vous, le monde irait mieux si …

S’il y avait une autorégulation de l’humanité, si tout le monde compre-nait qu’il faut stabiliser la population humaine.

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