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Cool ! Du cristal dans le frigo

Rosanne Mathot
Rosanne Mathot Journaliste

Fonzie est à deux doigts de prendre un coup de chaud ! Voilà que le héros de la série télé culte Happy Days le gars le plus cool du monde, risque de se faire damer le pion par un cristal dit  » plastique  » (pour sa malléabilité, pas pour sa composition), inégalable en matière de réfrigération. Son nom : le néopentylglycol (NPG). Ses propriétés : un effet rafraîchissant colossal, un grand respect pour l’environnement, un prix bas et une simplicité d’utilisation.

La découverte récente, par l’Académie chinoise des sciences, des effets de ce cristal dix fois plus rafraîchissant que les gaz traditionnellement utilisés dans nos frigos et dans nos climatiseurs, est une aubaine : les systèmes de refroidissement actuels comptent en effet pour plus d’un quart de la consommation mondiale d’électricité, tout en contribuant à l’effet de serre.

Pendant longtemps, on a utilisé du fréon dans les frigos, un gaz aux effets catastrophiques pour la couche d’ozone. On l’a ensuite remplacé progressivement par des gaz moins dommageables, les HFC (hydrofluorocarbures). Mais là encore, problème : au niveau du réchauffement climatique, ces gaz-là ont un effet jusqu’à 300 fois supérieur au CO2.

D’où l’intérêt de cette récente découverte. Le qualificatif  » plastique  » repose sur la plasticité de ces cristaux positionnés à cheval sur les liquides et les solides (mais pas gazeux). Concrètement, le néopentylglycol se présente sous la forme de cristaux ayant la capacité de se déformer sous certaines conditions (température presqu’ambiante, pression modérée), avant de revenir à leur forme originale après avoir massivement absorbé (ou donné) de la chaleur lors du changement de phase. C’est ce qu’on appelle l’effet barocalorique.

Ces qualités font du  » cristal plastique  » le meilleur matériau barocalorique existant à ce jour. Concrètement, le NPG présente des variations d’entropie typiques d’environ plusieurs centaines de joules par kilogramme et par degré kelvin. Présenté dans la revue Nature, le NPG est en outre  » bon marché, facile à produire, léger et non toxique « , selon ses découvreurs.

Une équipe internationale, incluant des chercheurs de l’université de Cambridge et de l’université polytechnique de Catalogne, ont planché si fort sur le sujet qu’ils sont d’ores et déjà prêts à lancer la commercialisation de ce supercristal réfrigérant. Autant dire que le NPG devrait être la prochaine vedette des applications de réfrigération et montrer la voie écologique pour les technologies émergentes de refroidissement. Grâce à ces cristaux plastiques  » supercool « , les frigos du futur (et les clims) consommeront donc, en toute logique, bien moins d’électricité qu’aujourd’hui. Mais surtout, ils ne rejetteront plus rien de nocif dans l’atmosphère.

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