La carte mentale permet de structurer des idées par le dessin. © GETTY images

Mieux retenir ce qu’on lit grâce au mind mapping

Les partisans de la lecture rapide sont souvent friands du mind mapping, une technique visuelle qui renforce leur mémoire et les aide à structurer leurs idées.

Les 29 et 30 avril, à Zielona Gora, en Pologne, les Championnats du monde 2023 de lecture rapide étaient aussi ceux de mind mapping, une pratique qui consiste à représenter sur papier un ensemble d’idées autour d’un thème grâce à différentes formes géométriques reliées.

Entourée d’environ 250 autres participants d’une vingtaine de pays, Christine s’est attaquée aux épreuves de création de trois mind maps à partir d’un discours, de la lecture d’un texte puis de son imagination. La Belge a terminé à la 17e place. «Ces exercices me permettent d’abord de faire du dessin, que j’aime depuis l’enfance mais que je ne m’étais jamais autorisée à pratiquer jusque-là. Surtout, j’apprends. Auparavant, lorsque j’assistais à une conférence, je ne retenais que 5% à 10% du contenu même en prenant des notes. Grâce au mind mapping, je regroupe les idées sur le tronc et les ramifications d’un arbre. Ça m’aide à intégrer plusieurs concepts. Un dessin vaut mille mots.»

«Cette pratique révolutionne les codes de la mémorisation et de l’apprentissage, assure Jérôme Hoarau, cofondateur de l’Association pour l’apprentissage et le cerveau (Apac). Plutôt que prendre des notes, on lit trente à quarante pages en vitesse accélérée puis on crée une carte qui est plus stimulante et colorée qu’une liste avec des tirets en noir et blanc. Ça fait appel à la créativité et facilite la mémorisation.» L’Apac espère d’ailleurs convaincre les écoles d’utiliser les sports de cerveau. Sur son site Web, elle cite David A. Boley, professeur à l’université John Hopkins (USA), selon qui l’utilisation d’une mind map augmenterait le taux de réussite des étudiants de 12%.

Face à ces chiffres, Kathleen De Grove et Valérie Wathelet, coordinatrices du service de pédagogie de l’UNamur, où elles assistent et conseillent les étudiants dans leur méthodologie de travail, émettent quelques réserves: «Le mind mapping n’est pas l’outil miracle qui a réponse à tout. Il fait partie des dispositifs, au même titre que le tableau, le lexique, la ligne du temps ou encore la synthèse, à mobiliser en fonction du contexte et de la matière à restituer. On retiendra par exemple plus facilement des dates grâce à une ligne du temps qu’avec une carte mentale.»

Lors de leurs entretiens, elles encouragent leurs vis-à-vis à structurer leur travail entre l’étude de la matière et l’anticipation des demandes lors des examens. «La mind map a néanmoins ceci d’intéressant que celui qui la crée la fait évoluer en fonction de sa vision des choses là où un chapitre restera linéaire et chronologique. Cela laisse le champ libre à toutes les organisations et logiques possibles. En plus, c’est visuel et très joli… quand c’est bien fait.» Selon les universitaires, cette technique ne remplace toutefois pas l’étude de la matière à proprement parler.

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