© Getty

Le Kremlin rejette « fermement » les accusations d’ingérence électorale en Turquie

Le Kremlin a « fermement » rejeté les accusations d’ingérence électorale en Turquie, où le principal rival du président Recep Tayyip Erdogan pour le scrutin présidentiel du 14 mai a accusé Moscou d’être derrière des images truquées ayant agité la campagne.

« Nous rejetons fermement ces déclarations », a dit à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « Nous le déclarons officiellement: il ne peut s’agir d’aucune ingérence » russe en Turquie, a-t-il renchéri.

M. Peskov a également salué la « position très responsable, souveraine et bien réfléchie de la Turquie sur tout un ensemble de problèmes régionaux et internationaux », une position qui « plaît bien » à Moscou, selon lui.

« Nous avons dit à plusieurs reprises et nous insistons sur le fait que la Russie ne s’ingère pas dans les affaires intérieures, ni dans les processus électoraux des autres Etats », a assuré le porte-parole du Kremlin.

La Russie est régulièrement accusée par les pays occidentaux d’ingérence électorale, notamment au moyen de campagnes de désinformation.

Principal rival du président Erdogan pour l’élection présidentielle dimanche en Turquie, Kemal Kiliçdaroglu a accusé jeudi la Russie d’avoir recours à des « deepfakes » dans le cadre de la campagne, après qu’un autre candidat d’opposition a quitté la course.

« Chers amis russes, vous êtes à l’origine des montages, des conspirations, des faux et des enregistrements qui ont été révélés hier dans ce pays (…) Si vous voulez notre amitié après (l’élection), ne touchez pas à l’Etat turc », a lancé jeudi M. Kiliçdaroglu.

Les « deepfakes », ou « hypertrucages », sont des images manipulées de façon numérique qui sont très réalistes. Ces images présentent un défi croissant en matière de lutte contre la désinformation à travers le monde.

En Turquie, c’est un autre candidat de l’opposition, Muharrem Ince, qui a jeté l’éponge jeudi en se disant victime d’une campagne de dénigrement avec des images truquées le montrant en pleine liaison extra-conjugale ou conduisant des voitures de luxe.

Arrivés au pouvoir au début des années 2000, Recep Tayyip Erdogan et le président russe Vladimir Poutine ont renforcé leurs relations depuis près d’une décennie, notamment sur fond de tensions entre leurs pays et l’Occident.

Malgré des intérêts divergents, ils coopèrent sur plusieurs dossiers, comme la Syrie. Le président turc est aussi l’un des rares dirigeants à avoir de bonnes relations à la fois avec Moscou et Kiev malgré le conflit en Ukraine.

Contenu partenaire