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La Baltique, « un lac de l’Otan » ?

Le Vif

La mer Baltique est en passe de devenir un « lac de l’Otan » puisqu’avec la Suède et la Finlande intégrées, tous les pays riverains seront membres de l’alliance, sauf la Russie évidemment qui se retrouvera dans une position plus précaire, estime le chercheur suedois Robert Dalsjö, de l’Institut pour la Défense FOI.

Quel impact aura le ralliement suédois et finlandais à l’Otan pour la Baltique ?

La Baltique va effectivement devenir un lac de l’Otan. Les possibilités pour l’alliance de restreindre la marine russe vers ses bases seront encore meilleures qu’elles ne le sont déjà. A l’avenir, les bâtiments russes quittant le port militaire de Cronstadt près de Saint-Pétersbourg passeront par le Golfe de Finlande avec l’Otan au Nord comme au Sud.

En cas de guerre, il serait très difficile à la marine russe de mener des opérations de surface. Ils pourraient faire des opérations sous-marines. Mais ils ont très peu de sous-marin aujourd’hui et la menace n’est pas significative. Probablement la Russie devra se mettre dans une posture défensive plutôt qu’offensive.

Dans ce contexte, quelle est l’importance de l’exercice Otan Baltops, et son pendant russe ?

Il est un peu plus substantiel cette année. La participation renforcée tient à la fois de la guerre en Ukraine et la candidature de la Suède et la Finlande. Certains pays ont décidé d’envoyer plus de navires pour montrer leur soutien.

Les américains ont par exemple envoyé le navire d’assaut amphibie Kearsage (un grand bâtiment capable notamment de déployer des hélicoptères, ndlr). Je ne pense pas que nous ayons déjà vu un tel bâtiment dans la Baltique. Quant à l’exercice russe, c’est un signal politique et militaire pour nous rappeler que eux aussi ont une marine. La guerre en Ukraine a montré une surprenante faiblesse des forces armées russes. Je dirai que la menace posée par la marine russe est encore plus faible qu’auparavant.

Qu’est-ce que l’adhésion suédoise et finlandaise va changer pour les pays baltes ?

Cela les soulage d’une incertitude. Tant que la Suède était hors de l’alliance, les pays baltes ne pouvaient pas être sûrs de la manière dont réagirait le pays en cas de crise. Par exemple, est-ce que l’espace aérien suédois serait resté ouvert aux avions de transport de l’Otan venant des Etats-Unis ou du Royaume-Uni.

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