Majeed Ashimeru et Steven Alzate luttent autour du rond central dans un Clasico disputé © BELGA

Riemer, Fossey et top 8: les trois leçons du duel Anderlecht-Standard

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Retour sur le grand duel belge du week-end, match nul entre un Anderlecht aux idées de plus en plus claires et un Standard à deux visages.

Le Clasico côté Anderlecht : les mouvements asymétriques de Riemer

Dans les chiffres, rien n’a changé. Ou presque. Un peu plus de possession, un soupçon de récupérations hautes supplémentaires, et un jeu parfois un peu plus long. Celui qui ne s’attarderait que sur les feuilles de statistiques d’Anderlecht conclurait vite sur un statu quo. Pourtant, par petites touches, Brian Riemer a bel et bien changé les Mauves. En installant d’abord son 4-3-3, qui passe rapidement à trois derrière quand Amir Murillo dévale son couloir pour apporter le surnombre côté droit. Un mouvement encore vu à plusieurs reprises lors de cet Anderlecht-Standard.

En confiant les clés du milieu de terrain à l’énergie de Majeed Ashimeru et à la puissance d’Amadou Diawara, ensuite, pour permettre à Yari Verschaeren de se promener dans ces pocket zones qu’il aime tant, surtout vers un côté gauche qu’il affectionne pendant que Anders Dreyer interprète les mêmes espaces à droite, depuis une position différente.

Le Danois Brian Riemer commence à imposer son style au Lotto Park (BELGA)

Pour compléter l’asymétrie, et éviter de solliciter démesurément Killian Sardella sur son mauvais pied, c’est Francis Amuzu qui démarre du costume d’ailier pour se jeter dans les mêmes zones que Murillo à l’opposé. Les mouvements bien huilés entre décrochages dans l’intervalle et grand plongeon en profondeur font de plus en plus de bien à cet Anderlecht qui semble avoir trouvé son équipe-type en même temps que sa route favorite vers la surface adverse.

Le Clasico côté Standard : les deux faces de Fossey

Pour pallier l’absence de Noé Dussenne, suspendu pour le déplacement à Anderlecht, le coach rouche Ronny Deila a sans doute privilégié la gestion de groupe à la lecture tactique. Courageux en pointe face à l’Union huit jours plus tôt, Filippo Melegoni retrouve le flanc droit où il a déjà été installé à plusieurs reprises. Marlon Fossey, lui, recule alors sur le côté droit de la défense à trois. Un duo pris dans les courants d’air de son couloir, les mouvements de Verschaeren et ses conséquences sur le bloc du Standard permettant trop souvent à Amuzu d’être trouvé facilement dans la profondeur.

Marlon Fossey, deux postes et deux visages pour le Standard dans le Clasico (BELGA)

Au retour des vestiaires, Ronny Deila a rééquilibré son côté droit avec l’arrivée de Lucas Noubi derrière et la montée de Marlon Fossey dans le couloir. L’Américain s’est alors mis bien plus en évidence, rappelant que malgré l’étiquette de défenseur qu’il trimbale sur le dos, ses qualités aident bien mieux son équipe dans le camp adverse que dans le sien. Ses dédoublements incessants ont fait souffrir Killian Sardella et équilibré les échanges sur un flanc complètement mauve avant la pause.

Une nouvelle preuve que Fossey pilote sans rétroviseurs, et que le Standard doit s’y adapter pour ne pas le payer trop cher. Dans une équipe où les joueurs qui apportent de la profondeur sont rares, tant les profils au milieu de terrain aiment recevoir le ballon dans les pieds, son amour des courses et de l’espace offre une précieuse diversité aux offensives des Rouches.

Le Clasico côté classement : tous dans la course au grand huit ?

Le retour de Bruges sur les bons rails relègue le Standard à quatre longueurs d’un top 4 que même son CEO Pierre Locht considérait dans les colonnes de Sudpresse comme une marche probablement trop haute pour cette première saison de l’ère 777. Avec un match délicat contre une équipe de Westerlo en pleine bourre dans le viseur, les Liégeois doivent surtout conserver le matelas de six points qui les sépare encore de la neuvième place pour valider leur billet pour le top 8 et tenter d’y arracher le dernier billet européen.

Du côté d’Anderlecht, le bilan de seize points sur trente depuis l’arrivée de Brian Riemer fait des Mauves la quatrième meilleure équipe du Royaume sur cette période, à égalité de points avec Westerlo et Charleroi dans le sillage de l’intouchable trio de tête. Un tel rythme de croisière permet au Sporting de rêver d’une irruption tardive dans le top 8, la chasse au Cercle semblant ouverte en concurrence avec les Zèbres. Sous les ordres de l’ancien coach mauve Felice Mazzù, les Carolos pourraient bien être les principaux adversaires d’Anderlecht dans la quête d’une huitième place. Et l’obstacle majeur à deux nouveaux duels Anderlecht-Standard d’ici au coup de sifflet final de la saison.

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