
Owusu : « C’est Anderlecht qui m’a offert mes premières chaussures de football »
La vie de William Owusu est digne d’un scénario d’Hollywood. Le Ghanéen a survécu à un kidnapping orchestré par le Sporting Portugal, a raté un transfert vers un grand club à cause de l’intervention de quelques managers maffieux et a dû endurer les coups de sifflet du Bosuil. Entretien.
William Owusu à propos…
…de ses passages à Anderlecht et au Sporting Portugal : « J’étais l’un des trois joueurs qu’Albert avait sélectionné, lors d’un tournoi au Ghana, pour passer un test à Anderlecht. À l’aéroport, le mal du pays m’a envahi. Je n’avais pas du tout envie de laisser ma famille derrière moi et d’aller vivre seul en Europe à 17 ans. J’ai commencé à m’entraîner avec les U18, jusqu’au jour où Frankie Vercauteren m’a appelé pour un match amical avec des garçons comme Mbo Mpenza et Mémé Tchité. Je n’oublierai jamais tout ce que la maman d’Oleg Iachtchouk a fait pour moi. Elle était ma deuxième mère. C’est d’ailleurs Anderlecht qui m’a offert mes premières chaussures de football. Je serai éternellement reconnaissant au Sporting bruxellois de m’avoir fait venir en Europe. Après trois mois, j’ai dû retourner au Ghana pour prolonger mon visa. Mais vous savez comment cela se passe en Afrique : il y a toujours des problèmes qui surgissent. Du temps précieux a été perdu, et à Anderlecht ils ont pensé que je n’avais plus envie de revenir. Un jour, un scout du Sporting Portugal a assisté à un entraînement de l’équipe nationale ghanéenne, auquel je participais. Il a pris des renseignements à mon sujet et on lui a expliqué que j’allais signer à Anderlecht. L’homme a hoché la tête. Je le prends avec moi au Portugal. Une semaine plus tard, j’étais dans l’avion pour Lisbonne. »
…de son transfert avorté à Hoffenheim : « Le Sporting CP était toujours en crise. Soit il n’y avait pas de temps pour intégrer des jeunes. Soit il n’y avait pas d’argent. Après ma saison en prêt au Cercle, je pouvais signer à Hoffenheim. Le Sporting demandait environ un million d’euros et le club allemand était disposé à les verser. Mais j’ai reçu un coup de téléphone inquiétant du directeur sportif. Il avait été contacté par quatre managers, dont un Chypriote, qui prétendaient tous qu’ils collaboraient avec moi. Je ne connaissais pas ces gens, mais le deal avec Hoffenheim a capoté. J’étais prêt à exploser. Je me retrouvais sans club. Grâce à Jan Ceulemans, j’ai fini par trouver refuge à Westerlo. »
…du football de l’Antwerp : « La saison dernière, l’accent était mis exclusivement sur la défense. Il fallait garder le zéro. Cela a un peu changé cette saison, nous jouons un football plus offensif. Contre Courtrai et Saint-Trond, ce n’était pas mauvais. Bölöni attend de ses joueurs d’entrejeu qu’ils montent fréquemment et essaient de faire la différence. Mais il ne faut pas négliger ses tâches défensives pour autant. Défendre en bloc, exercer un pressing… Je pense que notre équipe est celle qui court le plus. Nous avons à peine le temps de reprendre notre respiration. »
…de la religion : « Je ressens l’appel de Dieu. Certains prêtres que j’ai rencontrés m’ont expliqué que, selon eux, le Seigneur avait un projet avec moi. Dieu vient en tête de tout dans ma vie. Je crois que Dieu a créé le football pour distraire les gens et les rendre heureux. Ce n’est pas incompatible avec une croyance divine. »
Par Alain Eliasy
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