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Luis Garcia :  » On joue pour avoir la balle, pas pour lui courir après « 

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Les crampons sont encore au pied, mais les idées futures sont déjà claires. Luis García évoque ses cours d’entraîneur, le football qu’il aime et celui qu’il vit sur nos pelouses. Cris du coeur d’un amoureux du ballon. Extraits.

Luis Garcia à propos…

…des cours d’entraîneur pour anciens pros (Raúl, Marcos Senna, Xabi Alonso) qu’il a suivi en Espagne : « C’est vraiment un cours, parce qu’on nous apprend beaucoup de choses. L’entraîneur doit gérer énormément de choses, et avoir beaucoup de connaissances. Mais c’est sûr que dans ces cours auxquels j’ai assisté, l’une des choses les plus enrichissantes était le groupe que nous formions. Chacun avec son point de vue, son idée du football, mais ce fut un échange d’expériences, de situations rencontrées pendant nos carrières respectives… Au final, on s’alimentait réciproquement de nouvelles choses. »

…de la possession de balle : « Les gens disent que le football change. Qu’aujourd’hui, on est à l’époque d’un football de transition. Je résiste un peu au fait de penser cela, parce que je ne peux pas m’empêcher de penser qu’au final, on joue au football parce qu’on aime avoir le ballon, pas parce qu’on aime courir après lui. J’aime être dans l’équipe qui a le plus de possession, mais une possession pour quelque chose, pas seulement pour le fait d’avoir la balle mais pour chercher l’espace et l’attaquer… Si je peux attaquer l’espace après seulement trois ou quatre passes, je préfère ça plutôt qu’enchaîner vingt passes. Mais la vérité, c’est qu’il est très difficile de le faire avant la sixième ou la septième passe. Je le vois aussi ici, en Belgique, les joueurs ou les équipes qui ont cette faculté de pausa, qui lisent bien les moments de la rencontre, cela fait vraiment la différence. Vanaken par exemple, il est extraordinaire. Vormer est un peu plus box-to-box, mais il a aussi cette pausa. Trebel est dans le même style que Vormer. »

…des équipes belges qui l’inspirent : « L’équipe qui me plaît beaucoup en Belgique, pas seulement cette année mais aussi les saisons précédentes, c’est Genk. C’est une très grande équipe, qui a trois milieux de terrain extraordinaires avec Pozuelo, Malinovski et Berge. Ils ont aussi Ndongala, Trossard, Samatta… Défensivement, Colley leur manque peut-être un peu, parce que c’était un très grand joueur. Mais c’est une équipe qui propose beaucoup de choses. J’aime son style, sa façon d’interpréter le jeu, avec Pozuelo entre les lignes par exemple. Ils peuvent jouer court, jouer long… C’est une équipe très complète. Et puis, il y a Bruges ou Anderlecht qui jouent à trois derrière, en occupant vraiment toute la largeur du terrain. Les affronter demande une adaptation particulière. Il me paraît clair que les coaches, aussi bien Vanhaezebrouck que Leko, sont de très grands entraîneurs. En affrontant leurs équipes, on voit qu’ils ne laissent rien au hasard. »

…du parcours de la Belgique en Coupe du monde : « La Belgique a fait un très grand Mondial pour moi. Ils auraient pu le gagner. C’était une sélection qui savait très clairement comment elle voulait jouer, qui a tenté de proposer des choses avec le ballon, et qui a proposé quelques plans tactiques extraordinaires. Lukaku sur le flanc droit contre le Brésil, c’était incroyable. Le fait d’avoir un sélectionneur étranger, et Thierry Henry comme assistant, ça a pu avoir une influence sur cette audace. Lukaku et Hazard ne défendaient pas. Et De Bruyne était surtout entre les lignes, mais il défendait très peu. Dire à deux joueurs qu’ils ne doivent pas défendre, contre le Brésil, il faut être très audacieux et très courageux. Et cette audace-là a été récompensée avec la victoire. »

Par Guillaume Gautier

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