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« Les joueurs savent que je n’ai qu’un but: les faire progresser »

Le week-end prochain, Philippe Clement, l’entraîneur de Genk, rend visite au Standard de Michel Preud’homme, son maître. Avant cela, il nous a rendu visite pour évoquer à coeur ouvert et avec enthousiasme ses choix et ses défis.

Philippe Clement à propos…

…de son refus d’entraîner Gand avant de céder aux avances de Genk deux mois plus tard : « Le job m’intéressait mais nous étions en octobre, trois semaines après la clôture du mercato. J’avais convaincu Isaac Kiese Thelin, Davy Roef et Tuur Dierckx de venir à Waasland-Beveren. Je ne voulais pas les laisser tomber. Pourquoi accepter Genk ? Ma relation avec le club. De plus, plusieurs joueurs de Waasland-Beveren m’avaient dit que j’avais été fou de ne pas saisir l’opportunité que La Gantoise m’avait présentée. Ils m’ont dit que si un joueur recevait une proposition pareille en janvier, il partirait. J’en étais bien conscient et ça m’a fait réfléchir. »

…de la façon dont il a réussi à convaincre son vestiaire : « Ça n’a pas été si difficile. Je suis convaincu que ceux qui jouent à ce niveau aiment jouer et veulent obtenir des résultats. C’est à moi de leur faire comprendre clairement quel chemin ils doivent suivre ensemble pour y arriver. La clarté, c’est très important. Je travaille aussi à l’instinct mais j’aime m’appuyer sur des statistiques et des images. Je parle beaucoup avec les joueurs. En stage, nous avons eu des discussions individuelles avec chacun. Cela nous a permis de mettre le doigt où il fallait, de dire : tes tests n’étaient pas bons mais je t’ai vu faire de bonnes choses par le passé. Les joueurs veulent tous progresser. Je crois très fort en l’interaction, pas en la pensée unique comme c’était le cas avant. Je leur ai demandé ce qui n’avait pas fonctionné et je les ai écoutés. »

Les journalistes Geert Foutré et Peter t'Kint et le rédacteur en chef Jacques Sys accueillent Philippe Clement à la rédaction de Sport/Foot Magazine.
Les journalistes Geert Foutré et Peter t’Kint et le rédacteur en chef Jacques Sys accueillent Philippe Clement à la rédaction de Sport/Foot Magazine.© belgaimage / christophe ketels

…de Ruslan Malinovski : « C’est un bon gars, exigeant envers lui-même aussi. Il faut parfois lui dire de ne pas se tracasser. Avant, quand il shootait à côté du ballon, il était malade pendant dix minutes. Il a fallu lui faire comprendre que, pendant ces dix minutes, l’équipe jouait à dix. Comment pouvions-nous gagner dans ces conditions? Et je ne parle pas des adversaires qui le provoquaient. Nous en avons discuté et je lui ai montré des images. Maintenant, il se sent bien dans sa peau, sur le terrain comme en dehors. Au Cercle, lorsque je l’ai retiré au repos pour lui éviter une exclusion, je n’ai pas dû lui expliquer. Il a dit : Coach, I know. Les joueurs savent que je suis sincère et que je n’ai qu’un but : les faire progresser. Actuellement, c’est plus facile avec Malin ou Pozzo, qui jouent chaque semaine, qu’avec Dries Wouters, qui mériterait de jouer plus. Des joueurs comme lui doivent prouver que, si Sander Berge, Malinovski ou Pozuelo s’en vont l’an prochain, ils sont prêts à les remplacer. Alors, nous n’aurons besoin d’acheter personne. »

…de son objectif en tant qu’entraîneur : « Je ne me suis pas lancé dans ce métier pour être champion ou Entraîneur de l’Année. Ma satisfaction, c’est de faire progresser des joueurs et un club, d’atteindre un objectif ensemble. Je n’ai pas d’ambition individuelle. Je suis le catalyseur d’une histoire. Je ne fais pas tout, tout seul, chaque jour. Il faut également créer un staff fort qui fasse partie de l’histoire. Ce qui m’intéresse, c’est que chacun pense de la même façon et qu’on note chaque jour une progression. »

Par Geert Foutré et Peter T’Kint

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Philippe Clement dans votre Sport/Foot Magazine

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