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Le Standard, aux portes du Stade Roi Baudouin, après son 4-1 contre Bruges

Le Standard, après avoir mis le feu dans la défense d’Anderlecht (3-3) dimanche dernier dans le même enfer de Sclessin, a carrément pulvérisé celle du Club Bruges (4-1), déjà assez fébrile ces derniers temps, grâce à un triplé de Renaud Emond et Junior Edmilson, mercredi soir en demi-finale-aller de la Coupe de Belgique de football.

Englué dans la colonne de droite en Jupiler Pro League, mais malgré tout à seulement 3 points du top-6 synonyme de play-off I, son objectif avoué cette saison, le Standard ne pouvait pas pour autant négliger le plus court chemin vers l’Europe, à 180 ou 210 minutes d’une deuxième finale en trois éditions.

Le Club Bruges, de son côté, vainqueur pour la 11e fois de l’épreuve en 2015, puis finaliste contre le Standard l’année suivante, veut signer son premier doublé – désormais très compromis – depuis 1996.

Largement en tête du championnat, il avait toutefois déjà miraculeusement échappé à la défaite à l’Antwerp (2-2), avant de s’incliner 2-0 à la régulière à La Gantoise, lors de ses deux derniers déplacements.

Bref on ne comprend pas… pourquoi le stade Maurice Dufrasne n’était pas comble à l’occasion d’une des plus belles affiches de la saison. Les absents auront toutefois beaucoup des regrets, alors que les moins fanatiques supporters blauw en zwart se diront peut-être qu’ils auraient mieux fait de rester chez eux.

Les deux équipes, et Bruges en particulier, s’engagèrent à fond ou presque, dès le coup d’envoi, Abdoulaye Diaby, bien surveillé, n’obtenant qu’un corner à la 8e minute. Hans Vanaken tira ensuite au-dessus (10e).

Mais c’est le Standard, en jaune fluo et noir, qui ouvrit la marque sur sa lancée du Clasico à la 19e minute. Junior Edmilson qui avait débordé sur le flanc droit, centra en effet pour Renaud Emond dont la reprise de près au second piquet fut sans pardon pour Vladimir Gabulov (1-0).

Pareille phase méritait une répétition, à laquelle le peuple rouche eut droit six minutes plus tard, avec cette fois Razvan Marin dans le rôle de passeur, mais toujours Emond dans celui de finisseur (2-0, 25e).

Il n’y avait plus qu’une équipe sur le terrain, même si les actions suivantes du Standard ne modifièrent plus le score avant le repos.

Il était déjà temps pour Ivan Leko de modifier ses batteries en introduisant sa recrue du Besiktas Mitrovic (à la place de Jordi Vanlerberghe) pour ne pas prendre un troisième but, et Wesley devant (à la place de Jordy Clasie) pour en marquer un. Bruges avait d’ailleurs retrouvé ses esprits et Ruud Vormer tira sur le piquet dès la 48e.

C’était le tournant du match qui allait ensuite entièrement basculer côté rouche. Emond, encore lui, signa d’abord son hat-trick en reprenant du front un ballon expédié de loin du gauche sur la transversale par José Mpoku (3-0, 54e). Puis Edmilson, au 2e poteau, envoya dans le plafond du but un centre parfait de Collins Fai (4-0, 57e).

Et c’est paradoxalement Mitrovic, entré au jeu pour arrêter le rouleau compresseur rouche, qui réduisit vigoureusement le score de la tête, 4-1, sur corner, à la 83e. Le but de l’espoir pour Bruges…

Mais à moins d’une remontada façon Barcelone, ou presque, au retour le jeudi 8 février (20h45) au Jan Breydelstadion, c’est le Standard qui affrontera Courtrai ou le Racing Genk (3-2 à l’aller mardi) en finale le samedi 17 mars au Stade Roi Baudouin, dont les portes lui semblent en tout cas déjà en bonne partie ouvertes.

Le vainqueur sera qualifié pour la phase de poules de l’Europa League 2018-2019.

« Ne nous enflammons surtout pas, svp » !

Pour une fois c’est Ricardo Sa Pinto, d’ordinaire surexcité, qui s’efforce de calmer le jeu alors que le Standard nage en pleine euphorie. « Ne nous enflammons pas », a en effet demandé le bouillant entraîneur portugais après la victoire de son équipe.

« On a fait un très grand match, parfait même, dix sur dix, et on a largement mérité cette victoire. Mais d’ici la finale il y en a un autre à jouer (le jeudi 8 février, ndlr), et on n’y est donc pas encore. Ce sera même une très rude bataille. Dommage, ce but, mais ne faisons pas la fine bouche. On joue en général toujours bien, depuis un certain temps, en tout cas, mais en créant sans marquer, ou pas suffisamment. Cette fois, on a enfin fait les deux: créer, et marquer. Renaud (Emond) en a même mis trois à lui tout seul. Il a fait un super match, mais comme toute l’équipe. Maintenant je le redis, on est juste à la moitié du chemin. Il y a une autre rencontre à disputer avant d’être au stade Roi Baudouin. Alors ne nous enflammons pas, s’il vous plaît, et surtout restons calmes… », conclut Sa Pinto.

« Bravo au Standard qui a été grandiose ce soir », a de son côté déclaré l’entraîneur brugeois Ivan Leko. « Mais comme mon collègue l’a dit lui-même et je vous le confirme, ce n’est pas fini, loin s’en faut. On a encore nos chances d’aller en finale. Maintenant ce qui s’est passé sur cette pelouse de Sclessin est quand même très regrettable, car on était prévenu. On connaissait en effet la qualité de l’adversaire, et on avait la bonne organisation pour lui tenir tête. Mais des erreurs ont malheureusement été commises, et on les a payées très cher, même si le pire a finalement été évité. Car je le répète, on y croit toujours », conclut Leko, dont l’équipe avait battu Charleroi 5-1, précisément le score qu’elle devra réussir au retour, en quart de finale !

« L’objectif, c’est les playoffs I »

« On a vraiment fait un très, très grand match », jubilait Paul-José Mpoku, capitaine d’un soir du Standard, en l’absence de Sébastien Pocognoli, blessé. « Les occasions ont cette fois toutes été exploitées, ou presque. Il faut dire que Bruges jouait le jeu et dans ce cas, c’est toujours plus facile de bien jouer… »

« Je suis surtout content pour Renaud (Emond, auteur de trois des quatre goals rouches, ndlr). « Il n’a pas toujours été titulaire, mais a encore une fois montré ce qu’il pouvait nous apporter. La suspension de notre buteur Orlando Sa avait sans doute de quoi inquiéter mais finalement, on en a quand même mis un de plus que dimanche passé contre Anderlecht (3-3, ndlr). Et on en a encaissé qu’un seul, même si c’est un peu dommage. Les choses se présentent bien après ce match-aller, mais la décision n’est pas tombée. Il faudra en effet se montrer très vigilant jeudi prochain au retour, et confirmer les belles choses montrées ce soir. Mais aussi en championnat et dès samedi (18h00, ndlr) à Lokeren. Parce que notre objectif numéro un, ne l’oublions pas, c’est les playoffs I », conclut Mpoku en s’éloignant avec Emond, le ballon du match en mains, tout récent papa et aux anges, mais également prudent. « Attention car il reste à terminer le travail », a-t-il lancé.

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