
Giresse: « Les Diables actuels jouent comme les Bleus des années 80 »
Pour Alain Giresse, coach du Sénégal, on ne peut que rêver d’entraîner une équipe comme celle que la Belgique a pour le moment.
Si je vous dis » France – Belgique à l’EURO 84 « , qu’est-ce que ça évoque chez vous ?
Alain Giresse : Ah non… Mais vous voulez vraiment vous faire mal, là ?… (Il rigole). Notre état d’esprit était clair : si on veut remporter l’EURO, on doit gagner tous nos matches. Ça évitait les calculs ! On jouait à domicile, on se sentait en confiance. Et il y a eu ce match limpide, fluide, où tout nous réussissait. On était sur un nuage, on a déroulé, tout était si facile. C’était un match beau à voir et chouette à jouer. Pas de chance pour vous : c’est tombé contre les Belges, 5-0. Et pourtant, il y avait des arguments en face. On avait l’habitude de rendez-vous jamais simples contre les Diables Rouges. De ma période de gamin, je me souviens surtout de victoires belges contre les Français.
Vous suivez encore les Diables ?
Bien sûr. La génération actuelle se rapproche de celle que j’ai affrontée dans les années 80 dans le sens où elle peut viser des qualifications. Mais elle a subi une évolution inverse de celle de l’équipe de France durant la même période. La Belgique misait autrefois, avant tout, sur une organisation. Aujourd’hui, vous avez des joueurs marquants qui font la différence. Ce sont surtout les qualités individuelles qui parlent. Les Bleus, c’est le contraire. De mon temps, on mettait d’abord l’accent sur la possession de ballon, on avait un milieu capable de créer, de combiner. C’est ce qu’on a fait aux Coupes du Monde 82 et 86, et à l’EURO 84. Après, c’est devenu plus organisé, plus solide. C’est ce qu’on a vu au Mondial 98 et à l’EURO 2000. Tout ça est surtout lié aux joueurs que le coach a sous la main. On ne peut que rêver d’entraîner une équipe comme celle que la Belgique a pour le moment. Ça doit être très agréable. Que du bonheur.
Par Pierre Danvoye
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