Wouter Vrancken avec Bilal El Khannouss, l'une des révélations de la saison © BELGA

Genk : des chiffres fous pour une saison dingue

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Même s’il est en légère perte de vitesse, le leader garde un rythme exceptionnel cette saison. Avant la venue de l’Union, plongée dans les stats de Genk.

En tête de Pro League depuis la 12e journée, soit le 15 octobre 2022 et une victoire à Leuven, Genk est le leader incontesté du championnat. Avec huit points d’avance sur le premier poursuivant, l’Union Saint-Gilloise, les troupes de Wouter Vrancken connaissent un petit coup de mou depuis le début du mois de février, eux qui restaient sur un impressionnant bilan de 62 points sur 72 possibles lors des 24 premières journées de championnat.

Alors que les Limbourgeois ont perdu Théo Bongonda, Jhon Lucumi, Junya Ito ou Cyriel Dessers lors du mercato estival, certains joueurs ont littéralement explosé à l’image de Bilal El Khannouss ou Mike Trésor, auteur de sept buts et surtout 18 passes décisives, loin devant les dix assists de son coéquipier Joseph Paintsil. Justement, celui-ci parait totalement transformé depuis l’intronisation de Vrancken. Alors que les saisons passées, le Ghanéen était plutôt considéré comme un simple joker à utiliser pour dynamiter des rencontres trop monotones, il est devenu l’une des quatre cartouches principales du barillet offensif limbourgeois et a déjà fait parler la poudre à onze reprises cette saison.

Joueur genkie le plus décisif depuis le début de l’année 2023 avec cinq buts et quatre passes décisives, Paintsil est l’un des symboles de ce Genk version Vrancken qui fait évidemment figure de favori, à quelques semaines du début des Champions Play-offs.

Le chaos très organisé de Genk

Avec 37 points sur 42 possibles, Vrancken a refait de la Cegeka Arena une véritable forteresse. Le coach limbourgeois a donc réussi à transposer son Chaos Organisé en 4-2-3-1 créé dans les laboratoires Achter de Kazern vers la Stadionplein grâce à des permutations de positions qui amènent des situations de surnombres, tout en gardant une structure très cohérente. Il n’est pas rare de voir parfois le latéral droit de la défense à quatre, Daniel Munoz, dans le rectangle adverse comme le démontrent ses sept réalisations depuis le début de la saison.

Alors que Vrancken bouclait sa bonne saison malinoise avec 71 buts encaissés en 40 parties, la donne est différente cette saison. Deuxième meilleure défense derrière son prochain adversaire unioniste, le Genk de Vrancken parait plus organisé défensivement avec notamment Gerardo Arteaga qui a grandi défensivement par rapport aux défuntes saisons, lui qui gagne désormais 22 duels dans sa partie de terrain et se projette moins offensivement, laissant ce rôle au latéral droit colombien. Pour mener à bien ce chaos organisé destiné à une ligne défensive très haute, Vrancken doit placer des défenseurs mobiles comme le sont Carlos Cuesta et Mark McKenzie, plus rapides que Jhon Lucumi que Genk a laissé partir en début de saison.

Meilleure attaque avec 67 goals, Genk marque donc en moyenne 2,39 buts par match. Les Limbourgeois sont logiquement leaders du classement des frappes tentées par rencontre avec 14, mais également en tirs cadrés avec 5,7. Le milieu de terrain genkie aime le ballon et permet à certains joueurs de passer un cap à l’image du capitaine Bryan Heynen, très proche d’une première sélection chez les Diables Rouges. Même constat pour Trésor et El Khannouss, déjà appelé par Walid Regragui pour le Mondial qatari, conscient qu’il ne pouvait pas passer à côté d’un tel talent. Le Marocain de 18 ans est déjà un pion essentiel du système de Vrancken, grâce à sa technique et sa créativité qui attirent aujourd’hui l’œil des suiveurs étrangers. Le wonderkid marocain sait qu’un toucher de balle gracieux ne suffit pas, et qu’il doit tout de même soigner ses stats (0 but et 3 passes décisives) s’il veut obtenir un beau transfert à l’étranger.

La vie sans Paul Onuachu

Remplacer un numéro 9 qui a planté 85 roses en 134 rencontres s’avère être une situation assez compliquée. Surtout quand on sait que depuis le départ de Paul Onuachu, Genk n’a signé qu’un 8/15, soit 53% des points, contre 85 % avant son départ. Solide et adroit face au goal, celui qui reste toujours actuellement meilleur buteur de Pro League avec seize réalisations pouvait changer la face d’un match à lui tout seul à l’image de son quadruplé contre Charleroi lors de la victoire 4-1 du mois d’octobre.

Parti de Genk en janvier, Paul Onuachu est toujours le meilleur buteur du championnat (BELGA)

Logiquement, Genk est l’équipe qui a mis le plus de passe décisives à la suite d’un centre afin d’exploiter au mieux le double mètre du Nigérian, qui était malgré tout beaucoup utilisé comme une tour de contrôle, mais participait également aux combinaisons des ballers derrière lui. Parti vivre son rêve en Premier League, Onuachu laisse un grand vide sur le front de l’attaque, pas encore comblé par l’arrivée de Tolu Arokodare, profil très similaire au nouvel attaquant de Southampton mais récemment blessé. Ally Samatta est actuellement le titulaire mais est toujours loin de ce niveau d’antan qui lui avait permis de décrocher un beau transfert à Aston Villa, malgré ses deux buts lors du derby limbourgeois de ce week-end.


Ce dimanche, le Racing affronte l’Union dans une affiche importante dans la course au titre. Désormais orphelin de son géant nigérian, Genk perd l’un de ses pions majeurs avant les Play-Offs. L’histoire rappelle le départ de Alejandro Pozuelo en 2019. Avec la même issue ?

Par Robin Maroutaëff

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