
Anderlecht – Van Holsbeeck : « Van den Brom dit ce qu’il pense et pense ce qu’il dit »
Le manager d’Anderlecht, Herman Van Holsbeeck, ne cache pas son admiration pour son coach hollandais John van den Brom.
Van den Brom avait dû faire le forcing pour avoir Bram Nuytinck en août. Sa réussite lui a donné un crédit qu’il a utilisé pour vous convaincre de faire venir Demy de Zeeuw et Samuel Armenteros ?…
Armenteros, notre cellule scouting l’avait à l’oeil depuis un moment. Il avait des atouts : jeune, beaucoup de potentiel, en fin de contrat. Le coach a été un argument supplémentaire pour le persuader de signer chez nous. Il y a combien de temps qu’un club belge était encore parvenu à transférer un international hollandais ? Depuis pas mal d’années, les mouvement se font dans l’autre sens, ce sont des bons Belges qui partent aux Pays-Bas. De Zeeuw, c’est 27 matches en équipe nationale !
Parlons du cas Milan Jovanovic… Il arrive en fin de contrat, c’est un quatrième pilier susceptible de partir.
Les choses sont claires entre Jovanovic et la direction : si nous sommes champions et donc automatiquement qualifiés pour la Ligue des Champions, nous lui proposons une prolongation d’un an. Par contre, si nous devons nous contenter de l’Europa League, ce sera sans lui car il faudra laisser partir quelques gros contrats. Nous savons qu’il peut encore nous rendre des services. D’ailleurs, l’entraîneur dit que quand il est fit, il a d’office sa place. Depuis qu’il est ici, il a souvent été important. Malheureusement, parfois, il pète un câble… La direction est d’accord avec l’entraîneur : vu son expérience, ce qu’il a fait contre le Standard est inadmissible. Mais ça ne change rien dans le dossier d’une prolongation éventuelle.
John van den Brom ne l’a pas épargné dans la presse après le match alors que beaucoup d’entraîneurs auraient protégé leur joueur.
Ça fait vingt ans que je fais ce métier et j’ai vu de nombreux entraîneurs qui jouaient un rôle. Quand je discutais avec eux, c’étaient des gens normaux. Mais dès qu’ils montaient sur le terrain, ils changeaient de visage. L’avantage avec Van den Brom, c’est qu’on sait à tout moment quelle personne on a devant soi. Il est direct, dans la vie et sur la pelouse. Il estimait que la réaction de Jovanovic était inacceptable et il l’a dit en public. Même chose après l’affaire de la bouteille à Limassol. J’étais dans le vestiaire et il ne s’est pas privé pour le recadrer devant tout le monde. C’est un comportement qui plaît aux joueurs. Van den Brom ne met pas de masque, il n’a pas de double agenda… Il dit toujours ce qu’il pense et fait toujours ce qu’il croit devoir faire ! C’est un héritage de son passé, je m’en suis rendu compte en parlant avec lui. Il m’a expliqué qu’en fin de carrière, il était un mec compliqué ! A ce stade-là, tu crois toujours que tu dois jouer, et si l’entraîneur te met sur le banc, tu penses qu’il n’est pas bon. Il sait comment son groupe réagit, il voit quand il doit être dur et quand il doit calmer les choses. Ce n’est pas un jeu, c’est naturel chez lui. Les grands entraîneurs ont ça, l’art de sentir les événements, la faculté de gérer les stars. Guus Hiddink a cette qualité, José Mourinho aussi. Même si pour Mourinho, ça devient un peu difficile au Real…
Par Pierre Danvoye
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