
Anderlecht fait-il toujours « peur » ?
Le plus grand club belge est-il toujours aussi craint ? La question mérite d’être posée. Un titre de champion en 4 ans, un coach sans inspiration depuis décembre 2017 sans parler de l’équipe qui joue sur » courant alternatif » ! La victoire 2-0 contre Gant ce week-end, n’a pas effacé tous les doutes…
Une fin de cycle imprévue
Après le titre perdu en 2015, face à la jeunesse gantoise les Mauves sont contraints de renouveler l’effectif. Exit les cadres tels que Cheikhou Kouyaté, Guillaume Gillet et Sacha Kljestan, tous trois partis tenter leurs chances ailleurs. Anderlecht casse sa tirelire pour Steven Defour, venu retenter le coup en Pro League (6.000.000 € au FC Porto), et Leander Dedoncker. Ce dernier intégrera l’équipe première, et deviendra un élément clé de cette formation.
La saison 2015/2016 n’est pas brillante pour la direction, malgré de belles performances en Ligue des Champions face à Dortmund ou Galatasaray. Anderlecht s’incline face à Bruges en Cofidis Cup et perd le championnat contre une équipe de La Gantoise en pleine bourre ! De bons achats se feront sur le mercato comme Kara Mbodji, Ivan Obradovic et Lukasz Teodorczyk grand artisan du titre mauve en 2017.
Le problème c’est que l’équipe n’a jamais anticipé les départs de Tielemans et Dedoncker qui étaient les « maîtres à jouer » au milieu du terrain. Anderlecht a souvent fait des transferts en vitesse, sans analyser les défauts de l’effectif. Marc Coucke a dépensé beaucoup d’argent cet été, et les recrues tardent à convaincre le public. Avoir de l’argent est une chose, recruter intelligemment en est une autre !
A quand le prochain titre ?
En tant que club le plus titré du royaume, la pression est forte pour chaque coach assis sur le banc. Depuis 2015 l’équipe n’a remporté le championnat qu’une fois (en 2017 sous René Weiler), une longue attente pour ce club ! Peut-on en vouloir aux joueurs ? Non car le FC Bruges a gagné deux fois en trois ans (2016,2018), avec une jeune équipe bourrée de talents. Idem pour la Coupe de Belgique où le dernier succès mauve remonte à 2008, une éternité…
L’équipe craque dans les moments décisifs, ce qui explique le manque de trophées depuis quelques saisons. Le système des play-offs fait aussi qu’Anderlecht joue avec « le frein à main » en championnat, et cela n’aide pas ! Hein Vanhaezebroeck semble perdu dans cette équipe, sans véritable inspiration pour inquiéter les concurrents. Si Anderlecht veut récupérer le trône belge, il faut un entraîneur de renom qui imposera sa « griffe personnelle » au Parc Astrid !
On pourrait citer Yves VanderHaeghe renvoyée par La Gantoise récemment ou Laurent Blanc, libre de tout contrat, lui qui a connu quelques belles années avec Bordeaux et le PSG.
Une affaire à suivre donc…
Anderlecht n’est plus « infranchissable »
Cette saison 2018-2019 nous apprend une chose : Anderlecht ne fait plus peur, jouer au Parc Astrid est devenu facile pour les adversaires. Des formations comme l’Antwerp, Saint-Trond et Lokeren ont fait déjouer les Mauves chez eux. Ce genre de bévues montre les limites des Anderlechtois à jouer contre des blocs bas !
Elle est loin l’époque où Anderlecht régnait en maître à domicile, en n’épargnant aucune équipe sur son terrain ! Les Mauves peines à mettre de l’intensité dans les gros matchs, et les résultats irréguliers en sont la preuve. Heureusement les éliminations précoces en Coupe de Belgique et en Europa Ligue, vont obliger les Mauves à tout miser sur le championnat. Cette année risque d’être encore bien rythmée au Parc Astrid…
Alexandre Degryse