Trop de sangliers dans les forêts wallonnes

Il y a un mois, nous dressions le parallèle existant entre René Vandereycken et Yves Leterme qui survivaient sans résultats tangibles comme entraîneur des Diables Rouges et formateur du gouvernement. Depuis, pour l’observateur politique, l’équipe belge s’est un tout petit peu rattrapée en gagnant 3-2 contre la Serbie et en obtenant un nul (2-2) au Kazakhstan. Le fan de foot, lui, a noté que Leterme a été viré et que le gouvernement n’a toujours pas été mis sur pied…

L’Union belge a souri suite à la victoire contre les Serbes mais grimacé à la fin de la rencontre kazakhe. Vandereycken n’a pas su gérer une avance de deux buts à la mi-temps. Tiens donc ! Une fois de plus, le président fédéral François De Keersmaecker allait lui demander des explications tactiques. Et sans doute le confirmer dans sa fonction alors que la meilleure solution serait de placer Jean-François de Sart à la tête des Diables Rouges. Avec pour mission de préparer l’équipe olympique de Pékin et la prochaine campagne de qualification, celle pour le Mondial 2010 en Afrique du Sud qui débutera dans un an, juste après les Jeux Olympiques. Mais à l’Union belge, on ne sait toujours pas effectuer de programmation sportive, c’est sûr. On vit au jour le jour en jouant aux pompiers de service

De Keersmaecker râlait de ne pas être au Kazakhstan pour cause de réunion extraordinaire dans l’affaire Namur (qui a pris, ce week-end son premier point en D2). Commentaire présidentiel :  » On n’a pas commis d’erreurs (dans l’application de nos règlements) mais il ne faut pas que ça se reproduise « . Le bonhomme est avocat ! Si c’est ça parler clair, on comprend que l’on commette des floches à répétition à l’Union Belge… Un peu plus tard, on acceptait d’intégrer Geel aussi en D2 ; en attendant une décision de justice où les arguments seraient suffisants pour l’en écarter.

N’en déplaise aux écolos grincheux, la Belgique est un pays très sain. On vient d’apprendre que les sangliers pullulaient dans les forêts wallonnes et que ça posait des problèmes. Le président namurois Jean-Claude Baudart a dit non comme les politiciens francophones à l’égard de leurs homologues néerlandophones. Puis il a foncé de manière redoutable, comme un animal sauvage. Et ça a payé.

A l’avenir, l’Union Belge se méfiera doublement de ses errances. Le président a d’ailleurs laissé entendre que l’Union Belge compte confier à une société d’audits financiers le contrôle des licences des clubs. C’est bien de faire appel à des professionnels compétents et indépendants pour les matières les plus sensibles. Les mauvaises langues diront qu’on peut aller encore plus loin dans le relookage de la fédération. Et les clairvoyants diront, par exemple, qu’il est anormal que le président de la Ligue Pro soit le président d’un club ; ce qui est en train de se passer avec le patron de la Gantoise, Yvan De Witte

La Belgique est un pays sans gouvernement au football géré également de façon très imparfaite. Finalement, il faut être content qu’un ex-magistrat reconverti successivement dans la direction sportive (secrétaire général de l’Union Belge), l’organisation de tournoi (Euro 2000) puis la politique (député) se soit mis à rêver de l’organisation de la Coupe du Monde 2018 en Belgique avec les Pays-Bas. Alain Courtois se veut rassembleur de bonnes volontés.

Il est idiot d’imaginer que le duo des Plats Pays n’obtiendra pas l’organisation du Mondial. Les sportifs ne pensent jamais à la défaite quand ils commencent un entraînement. Ici, on parle d’ambitions et de rassemblements pour accélérer ou susciter la construction de nouveaux stades. Courtois a installé son bureau à Anvers. Les sangliers ont déjà dépassé la frontière linguistique.

PAR JOHN BAETE

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